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Givre et sang |
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Powys, John Cowper Edition : Points, Collection : Signatures
2008, 480 pages
ISBN : 978-2-7578-0753-8
12 € |
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Rook est le châtelain Ashover et Lexie est son frère cadet, promis par une maladie imprécise à une mort prématurée, alors même qu'il tient à la vie par toutes ses fibres. Leur mère se désole de ce que non seulement Rook n'ait pas d'enfant qui continue la lignée Ashover, mais aussi de ce qu'il a ramené au manoir une "créature", stérile de surcroît. Et Ann, la cousine de Rook, qu'elle a fait venir pour faire pièce à l'intruse, ne semble pas se donner de mal pour épouser le châtelain. C'est compter sans la sournoiserie et la cruauté de cette jeune femme, qui va s'appuyer sur l'amour même que sa rivale porte à Rook pour se débarrasser d'elle et arriver à ses fins. Cependant, une fois Netta disparue, Rook ne pense plus qu'à la retrouver, harcelant le pasteur Will Hastings dont il est sûr qu'il sait où elle s'est réfugiée, tandis que ce dernier se refuse à lui donner l'information par ressentiment de l'amour que sa propre épouse, Nell, porte à Rook. Le titre français de ce roman traduit bien son atmosphère d'opposition binaire primaire, entre éléments et couleurs opposés, comme entre l'homme et la femme, les vivants et les morts, la présence et l'absence. Cela n'en fait pas pour autant un roman simpliste, loin de là, car ces opposés s'échangent constamment entre eux, en parcourant toutes les nuances qui les séparent, obscurcissant parfois le caractère des personnages jusqu'à le rendre quasi incompréhensible. D'autant que les personnages eux-mêmes appartiennent à des types que l'on ne trouve plus guère, du moins avec cette complexité, dans la littérature actuelle, où il n'est plus vraiment coutume non plus de distiller avec un tel luxe de détails chaque nuance infime de sentiments mutables, en les entralaçant de surcroît de considérations botaniques ou climatologiques. On pourra donc parfois trouver cette lecture difficile, mais, malgré des longueurs, ce roman offre des passages superbes, qui pourraient évoquer les romans de Hugo pour le lecteur français, et qui donnent envie d'en poursuivre la lecture jusqu'à une fin certes prévisible, mais bien amenée et narrée.
Ecrite par , le 20 Février 2008 à 17:02 dans la rubrique .
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