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Le fantôme de la lande

 
  Grimes, Martha
Edition : Pocket, Collection : Policier 2008, 306 pages ISBN : 978-2-266-17120-5 6,70
 

Un meurtre sauvage il y a vingt ans. Trois assassinats d'enfants selon la même procédure : un coup de couteau dans le dos. L'inspecteur Richard Jury enquête quant au lien entre ces meurtres. Dans une lande où les secrets de famille sont bien gardés et où les habitants se cachent derrière une apparence de gens sans histoire, la tâche ne semble pas être aisée. Richard Jury saura alors s'appuyer de l'impressionnant commissaire Macalvie de la police locale et de son acolyte et ami Melrose Plant. Un seul impératif, trouver le lien entre tous ces cadavres pour découvrir l'assassin.

Dans les thrillers psychologiques, Martha Grimes est présentée au côté d'autres auteurs comme James Patterson, Minette Walters ou Carol O'Connell. Ce sont des incontournables de ce genre littéraire. Raffolant surtout de Minette Walters (Cuisine sanglante, La disparue de Colliton Park...), je me suis jetée sur Le fantôme de la lande prête à côtoyer l'horreur et à laisser mes émotions effleurer la peau.

Mais voilà, peut-être n'étais-je pas assez préparée à découvrir un nouvel auteur ? La trame de ce drame semble très décousue. Chaque partie présente bien une piste de l'enquête. Mais au sein des chapitres, on passe d'un personnage à l'autre, d'un événement de l'histoire à l'autre sans être prévenu et de façon incessante, sans lien entre les deux si ce n'est le personnage central. Il faut alors quelques pages pour ressituer le contexte et se repérer. Comme si Martha Grimes présentait les faits selon l'ordre chronologique de découverte dans l'enquête.

Les enquêteurs récurrents à l'oeuvre de Martha Grimes sont l'inspecteur Jury et le comte Melrose Plant. Or la forte personnalité du commissaire Macalvie porte ses deux héros au second plan. On a davantage l'impression que l'enquête appartient au commissaire qu'à Scotland Yard. De plus Sir Plant n'intervient qu'à la fin de l'aventure et ne tiendra qu'un rôle minime, peu utile à l'affaire.

Concernant mes émotions, je n'ai pas été transportée par ce drame. Je suis restée observatrice de la situation et je n'ai pas ressentie la douleur et la détresse des acteurs de l'histoire. Le commissaire Macalvie est un homme bourru et antipathique qui n'hésite pas à manipuler les faits et les témoins pour obtenir ce qu'il veut. L'évolution de son personnages au cours de l'enquête ne fera rien pour le rendre plus attachant. Les deux enquêteurs : Jury et Wiggins de Scotland Yard, certes plus humains, ne réussiront pas à ce que le lecteur s'imagine au côté de la police. Il reste alors à se tourner du côté des victimes pour s'identifier à l'une ou à l'autre ou pour développer une certaine sensibilité. Mais les enfants assassinés sont peu considérés dans la description des scènes de crime ou dans leur passé. De plus, les parents concernés ne semblent pas effondrés. Quant à Jessica Ashcroft, susceptible d'être une future victime, elle est présentée comme une fille capricieuse, égocentrique et mêle tout. Pourtant orpheline à six ans, on aurait pu compatir et ressentir de l'affection pour cette gamine. Il aurait eu moyen de jouer avec les sentiments du lecteur en développant l'aspect psychologique et émotionnel du drame. Un état qu'on effleure à travers le personnage de Molly Singer : femme secrète, peu sociable, fragile qui laisse transparaître une profonde blessure.

Malgré mon détachement de la tragédie, j'ai dévoré le roman et n'ai pas su abandonner le livre sans en connaître la fin. Une magie, un magnétisme que je ne saurais expliquer. Jamais je ne me suis ennuyée, Martha Grimes préférant privilégier l'action et les dialogues aux éventuelles descriptions. Ma curiosité ainsi piquée me pousserait à lire une autre uvre (Disparition, Le jeu de la vérité, Le Collier Miraculeux...) pour vérifier ou contredire mes premières impressions sur cet écrivain.

Un bonus pour la maison d'édition, c'est intéressant d'avoir, en fin d'ouvrage, la présentation d'autres oeuvres du même auteur ou d'écrivains dans le même genre littéraire. Cela donne de nouvelles pistes de lecture.

Ecrite par Emily, le 18 Février 2008 à 13:02 dans la rubrique Roman Polar .
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