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L'Epée de Welleran

 
  Dunsany, Lord
Edition : Terre de Brume, Collection : Terres fantastiques 2004, 127 pages ISBN : 2-84362-227-1 17
 

Et chaque nuit, la petite chose sauvage, cousine du peuple elfin, écoutait la douce musique des orgues. Et quand l'office du soir se terminait, et que les ouailles s'en revenaient à leurs chaumières, la petite chose sauvage, cousine du peuple elfin, se languissait de ne point être un homme. Aussi demanda-t-elle aux autres choses sauvages de lui donner apparence humaine, et ses soeurs étonnées, lui dirent que cela n'était pas possible. Mais devant ses insistances, elles allèrent par les marais (car c'est là où elles vivaient) et puisèrent dans le brouillard une petite boule de brume, et sur ce bout de brouillard, une mélodie de solitude, et la voix de deux amoureux, et la gaze de la rosée

Il voulait voir Babbulkund, Ville de Merveille. Aussi se leva-t-il, accompagné de trois compagnons. Il marcha longtemps et rencontra souvent des voyageurs, les yeux encore ailleurs, là où les souvenirs de la ville merveilleuse les avait retenu. Et à chaque halte, il questionnait et demandait et imaginait Babbulkund. Et on lui raconta les jardins, et les sources, et les chambres du palais et la lumière du matin sur les pétales de roses ou les lits d'émeraude. Et on lui dit de se presser, que Babbulkund l'éternelle ne le serait pas toujours. Et que de sombres rêves dans l'esprit du roi et seigneur de la ville avaient prédit sa chute, parce qu'elle n'avait que trop longtemps subsisté et que la ville était un défi aux dieux et que ceux-ci avaient promis la fin de Babbulkund, la cité au milieu du désert.

 

J'ai découvert Lord Dunsany de fil en aiguille. Un poème cité dans La Sève et le givre de Léa Silhol, puis quelques semaines plus tard, mon regard attiré par une superbe couverture. Je n'avais pas remarqué que je tenais un ouvrage de l'auteur qui avait aiguisé ma curiosité, c'était l'illustration qui m'avait fait me pencher dessus. Le livre lui-même est en effet une merveille, typique des choix esthétiques de Terre de Brume. Chaque nouvelle est ainsi accompagnée d'une illustration de l'ami de Dunsany , S.H. Shime.

Le style de l'auteur entre ainsi en parfaite résonance avec chaque iconographie, manière de saisir tantôt les nouvelles comme des interprétations poético-fantastique de l'imaginaire lugubre, triste et archaïque de Shime, tantôt comme les rêves d'un irlandais où le ton incantatoire du style de Dunsany qu'on aurait tenté de traduire sous la forme d'une sculpture impossible et folle. En vérité, il est difficile de ne pas penser à Lovecraft (le Lovecraft onirique plus que le Lovecraft cauchemardesque) par la qualité descriptive, architecturale disait Houellebecq, de son écriture. Et en vérité, Lovecraft était un grand admirateur de Dunsany.

Attention cependant, ce recueil de nouvelles n'est pas parfait. Il arrive parfois que le style riche et ornementé de lécrivain se fasse lourd, comme écrasé par le poids de ce qu'il tente de soulever. Des phrases interminables, et un goût prononcé pour la répétition ce qui par ailleurs donne une dimension incantatoire à chaque nouvelles pourra vous séduire ou vous rebuter. Pour finir, soulignons la qualité de la préface, aussi bien pour ses qualités informatives que pour son juste choix des mots, enrichit véritablement l'ensemble.

Ecrite par Bibirox, le 30 Avril 2004 à 10:04 dans la rubrique Roman Nouvelle .
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