Traks (Lans Sirling - Tome 1)
		Gaudin & Picaud Edition : Soleil 2007, 48 pages ISBN : 978-2-84946-969-9 12,90 €

En Eyrio, les altyans sont un peuple qui ne jure que par la conquête militaire. Viny Sin Norilsky fait partie de l'armée. Même si sa famille est riche et influente, il a choisi de servir sa patrie en s'engageant dans l'armée. Seulement, alors que sa compagnie menait un raid dans un village, il se fait tuer par un habitant décidé à vendre chèrement sa peau. La nouvelle de sa mort ne va pas être facilement acceptée par son frère, Struder Sin Norilsky, un champion de Traks en devenir. Surtout qu'il accuse le Nouveau Parti et sa politique guerrière d'être la cause de la mort de son frère. Seulement, il est dangereux de se mettre à dos les membres du Nouveau Parti, surtout quand ceux-ci sont des membres influents de la communauté.

Lans Sirling est lui aussi un champion de Traks. Mais en Arakia, sa famille sort à peine de l'esclavagisme, et il n'est pas vu d'un bon il que quelqu'un comme lui puisse menacer un Stintler, le peuple dominant. Seulement, il faut bien avouer une chose : Lans est doué, très doué. Et on ne peut laisser passer un tel champion quand on en rencontre un. Aussi, les Stintler vont progressivement mettre de côté leur ressentiment pour accepter que le champion d'Arakia sera Lans. Enfin, si celui-ci arrive tout en haut de l'échelle.

C'est un monde violent et brutal qu'a décidé de nous montrer Jean-Charles Gaudin à travers cette nouvelle série. Mais il ne l'a pas fait de manière anodine. En effet, il s'est inspiré de faits réels pour monter son monde et ses peuples. Les faits qui, en 1938, ont vu s'opposer sur un ring de boxe Joe Louis, noir américain, et Max Schmeling, un blanc de l'Allemagne nazie. Même si ces deux hommes venaient de pays différents dans une époque trouble, ils avaient tout de même en commun l'amour de leur sport et le respect de l'adversaire. Ce sont ces valeurs que Gaudin a voulu faire passer dans cette série prévue en trois tomes. Des valeurs qui disparaissent toujours un peu plus jour après jour.

Pour cela, il s'est fait aider de Christophe Picaud aux dessins. J'avoue avoir été un peu déçu au début. Peut-être pas assez de détails à mon goût. Puis, je me suis fait au dessin. Et j'ai trouvé qu'il allait bien avec l'histoire. Les matchs de Traks sont bien rendus, même si de manière un peu courte. Mais ce sport, qui pourrait vaguement ressembler à de la boxe Thaï avec un ring différent, n'est qu'un prétexte à une histoire plus riche qu'elle n'y parait au premier abord.

En tous cas, Lans Sirling a toutes les cartes en main pour devenir une série très intéressante. Est-ce que le public saura capter ses qualités ? C'est une autre histoire