anAmnésie (La guerre civile mondiale - Tome 1)
		Collectif Edition : Carabas, Collection : Révolution 2007, 32 pages ISBN : 978-2-351-00092-2 6,50 €

La guerre... Nous voici en 2004. Chirac est toujours à l'Elysée, et les choses ont franchement mal tourné. Imaginez qu'en allumant votre téléviseur, vous tombiez sur de bien tristes nouvelles au journal télévisé : violences gratuites sur des arabes, Berlusconi inaugurant une nouvelle chaîne de restaurants cannibales en Italie, sacrifices de nonnes pour la célébration du printemps, retour au cannibalisme d'état en Ethiopie et j'en passe de pires...

Et pendant ce temps, en France ? Eh bien, Chirac reçoit les faucons américains à l'Elysée, et se voit contraint et forcé de les suivre dans les moindres délires s'il veut recevoir l'aide des Bush et autre Condoleeza Rice... La répression se durcit sur notre territoire, les écoliers font grève et entraînent des morts parmi les manifestants. Calogero chante une chanson à propos de Vichy qui ne recommencera pas. Sarkozy multiplie les discours, et les élections présidentielles en France sont truquées, et doivent se faire sous une étroite surveillance militaire...

Et au final ? Pourquoi pas un rachat de la France par les Etats-Unis ? C'est peut-être bien ce à quoi vous pourriez assister dans cet essai révolutionnaire et libre de droits paru chez Carabas. Si vous aimez les choses noires, vous pouvez foncer là tête baissée. On a ici une oeuvre d'un pessimisme confondant, peut-être pas si éloigné de la réalité, finalement... Attention grand public : ceci est quand même bien difficile d'accès pour les néophytes... Le dessin est résolument noir (il faut dire que lorsqu'on n'a que du noir et blanc, ça aide), et l'histoire est pour le moins étriquée, un peu comme si vous zappiez à la télé, avec des chaînes ne présentant que des catastrophes ou des nouvelles à vous faire pendre dans la salle de bains !

Je n'ai personnellement pas trop accroché à tout ce pessimisme ambiant, et ai préféré les bonnes idées que l'on peut trouver dans Mezzo Tinto chez le même éditeur par exemple... Cela aura sans doute un mal fou à percer. Je ne suis pas contre ce genre de littérature de temps à autre, mais j'aurais aimé que le fil conducteur soit quand même un rien plus visible, histoire de ne pas le perdre définitivement dans le dernier quart...