Shogun Life - Hors-série - Numéro 1
		Shogun Life Edition : Les Humanoïdes Associés hiver 2007, 272 pages ISSN : En cours 3,90 €

Dans la série Shogun, je connais déjà le Shogun Shônen, spécialiste des séries pleines d'action telles que Pen Dragon, Hand 7 ou encore Holy Wars. Je connais aussi le Shogun Seinen avec des séries plus noires comme Sanctuaire Reminded, Tengu-Dô, Actors Studio ou encore le futuriste Underskin... Mais il manquait quelque chose, des séries parfois plus légères, parfois plus actuelles que l'on trouvait auparavant dans le tout premier Shogun Magazine. Voici comment est né le Shogun Life, le magazine qui parle de la vie. Life plutôt que Shôjô, et le responsable éditorial Guillaume Dorison l'explique bien dans son édito, car ces séries ne sont pas ciblées pour les jeunes filles, bien au contraire. Le lectorat est plus âgé et concerne tout autant les hommes que les femmes, la preuve, c'est votre serviteur qui s'y colle. Mais voyons plutôt quelles séries, anciennes qui se poursuivent comme les nouvelles, composent cet hors série d'hiver.

Je passe sur l'actu des séries et l'article sur le Kawaï pour me jeter directement dans le vif du sujet : le premier épisode de Linked, de Maria Llovet, Esteban Mathieu et Michaël Nau. Dans cette nouveauté, c'est le huis clos qui va imposer une ambiance assez malsaine, confirmée par des plans en plongée comme dans la première case. Une jeune fille se réveille, amnésique. Son bras droit et sa joue portent des tatouages, et quelques effets personnels sont là, comme un bracelet de force clouté au nom de Charlotte, suivi de quelques numéros énigmatiques. Elle s'aperçoit bientôt, guidée par une informière, qu'elle se trouve dans un établissement privé dédié à la réhabilitation d'adolescents délinquants. Mais déjà très vite les problèmes arrivent avec des rivalités entre les caïds et la compagne de chambre de Charlotte. Un début que je qualifierai de prometteur, si ce n'est des lettrines assez difficile à lire, trop fines par rapport aux larges bulles.

Chapitre 5 de Kairi, de Janina Görrissen et Audrey Diallo, où Kairi obtient le droit d'être émancipée et de vivre dans son ancienne maison. Par contre la vie réelle va la rattraper, et il lui faut trouver bien vite son équilibre entre son compagnon, ses dépenses et le fait de trouver un travail pour y arriver. Un épisode bien moin noir que les précédents, où la jeune orpheline essaye de remonter la pente. Toonnette vous parlera bientôt de la sortie du volume deux de la série qui, sans nul doute, développera plus loin la vie de cette jeune Japonaise.

Si vous êtes un connaisseurs des Shogun, vous ne pouvez avoir manqué Love I.N.C., cette série à l'humour si particulier. Eh bien comme annoncé, le duo d'auteurs continue avec cette série encore plus détonnante, e-Dylle. Un chef d'entreprise a créé un site internet pour les jeunes adultes en mal d'amoureux, et qui assume son côté recherche physique. Le tout de façon cynique montre comment une fête lui est organisée pour son anniversaire. Un début accrocheur pour une série irrévérencieuse... à l'image du monde moderne ? En tout cas, je demande à voir la suite pour en juger. A noter que l'on retrouvera quelques personnages de Love I.N.C., mais quelques années plus tard, après leur sortie de l'École Nationale de Commerce.

Puis suit Synop6, du studio Skizofrenia.Metacrillian et un trio de scénaristes connus dans l'univers Shogun : Karos, N'Dish et Mathieu dont nous avons parlé plus tôt. Dans ce chapitre deux, nous retrouvons le pauvre Guillaume arrivant à une soirée pour retrouver la belle Léa qui, sans qu'il le sache, le mène en bateau. Elle s'arrange pour lui faire participer à un Script Battle dns un bar de slammers. Tout cela pour favoriser son chéri, l'actuel participant le plus apprécié du public. Comment pourra résister Guillaume, ignorant de tout ceci, avec toute son inexpérience ? Autant le premier chapitre préalablemetn publié était sans rythme car on ne voyait pas du tout où tout ça pouvait nous mener, autant celui-ci est intéressant, mis à part dans le choix du thème... mais bon... disons que c'est une première fois. Aux auteurs d'améliorer la qualité des batailles à présent, sans quoi tout le décorum autour ne servira à rien du tout.

Last Seduxion est une mouvelle série de Stephan Boschat et de Regina. On y retrouve Max, le beau gosse par excellence qui séduit toutes les filles autour de lui sans exceptions ou presque... en plus il est particulièrement balaize en snowboard, comme il ne le prouve avec cette compétition. Les autres garçons forment évidemment un clan autour de lui, bref c'est total bonheur. Seulement voilà, un challenge de séduction c'est mieux, et lui qui dit pouvoir toutes les emballer en quelques minutes va tomber sur un os en la personne de la pianiste. Bon franchement pour l'instant, je ne vois aucun intérêt à cette série, perdue au milieu d'autres bien plus intéressantes. Peut-être la suite nous réservera-t-elle quelque surprises, mais j'ai bien peur que le scénario soit hyper prévisible. Le séducteur va-t-il tout simplement tout faire, comme se dégrader lui-même, pour arriver à séduire la jeune femme... et il s'aperçevra de ce que c'est l'amour ou au contraire finira le dernier des moins que rien ? L'avenir nous le dira.

Puis voici le retour d'Exécutrices Women, dans son chapitre trois. Nicolas Meylaender et David Boller décrivent ici les tribulations de quatre copines trentenaires ou presque, dont l'une d'elle se marie ce soir. La soirée est pour certaines catastrophique, et plutôt belle pour d'autres. Visiblement les collègues du mari de Léa ne sont pas des banquiers boutte-en-trains, en tout cas certaines choses sont cachées et vont ressortir... Un épisode de transition, un peu drôle vu l'alcool ingurgité, mais pas un épisode clé dans la série. Je vous conseille plutôt de vous référer à la chronique du premier volume relié sur ce même site pour en apprécier plus la saveur.

Dans la vie, il y a aussi les sports cérébraux. Autant le All In publié dans le Shogun Shonen est plus humoristique, que Zeitnot de Ed Tourriol, EckyO et Adetyar l'est moins. Ici l'on apprend que Thomas Touniel, l'un des membres de l'échiquier du Lycée, voudrait garder son poste malgré son handicap récent : il va devenir aveugle. Pendant ce temps, Tristana reçoit une lettre du lycée Ausone qui va lui faire revoir son avis sur le club d'échec du Lycée Clovis. Avec une courte partie dont le but principal est de faire découvrir aux lecteurs la Ryu-Lopez et l'échec à la découverte, l'épisode est plutôt centré sur l'avancée de la trame générale du scénario. Pour le reste, je vous suggère de vous référer à la chronique de Toonnette concernant le premier volume relié.

Suit un très court chapitre de Mod'Life, un prologue signé Shina et N'Dish, où une jeune femme est retenue prisonnière en tenue légère par quelqu'un dont elle connait la voix sans pour autant la reconnaître. Mais l'allez pas croire à mal, si l'on en est là, c'est pour la désintoxiquer... la faire sortir de l'enfer de la drogue. Comment en est-on arrivé là ? Revenons au moment où Guila, le nom de la magnifique brunette rencontre celui qu'elle regardait souvent dans le bus, Matteo. Une série où la drogue et la mode vont sans doute faire bon ménage... ou pas. En tout cas, c'est un amuse-gueule intéressant qui me donne envie d'en découvrir plus.

Et enfin, une nouvelle série encore, Pity de Mathieu Guibé et Marie Tho. Un garçon se découvre avoir des rèves prémonitoires. Bientôt il verra une petite fille qui risque de percuter un bus... Là encore le chapitre est trop court pour vraiment se faire une idée de cette bande dessinée. Alors attendons le chapitre suivant dans le prochain Shogun, avec il est vrai un peu d'impatience.

Car ces neuf séries se sont montrées pour la plupart à la hauteur de l'enjeu qui leur était fixé : créer un magazine cohérent, divertissant mais aussi accrocheur. Bref ce petit dernier n'est pas le moins bon des trois, et je vous suggère vraiment d'y jeter un coup d'oeil. Qui sait, si nous sommes assez nombreux, peut-être pourrons-nous accélérer son rythme de parution !