Espace (Les Univers Multiples - Tome 2)
		Baxter, Stephen Edition : Fleuve Noir 2007, 564 pages ISBN : 978-2-265-08562-6 22 €

"ILS ont débarqué !" Du moins dans le système solaire. Tel est, en substance, ce que Nemoto, une jeune scientifique japonaise, veut faire voir à Reid Malenfant, à charge pour lui de répercuter l'information, ce qu'il fera, bien sûr. Mais après plusieurs années de silence de la part des ET, baptisés les Gaijin, qui font on ne sait quoi dans la ceinture des astéroïdes, Malenfant est l'un des derniers à s'y intéresser.

Il sera en tout cas le premier à aller voir ce qui se passe au point focal entre Sol et Alpha du Centaure. Et à expérimenter un de ces Points Selle, qui permettent d'aller ailleurs. Et Malenfant ira loin.

Pendant ce temps, dans le système solaire, les Gaijin sont toujours là, et ont apporté à l'humanité des techniques utiles, mais qui n'empêchent pas les humains de s'entretuer comme ils l'ont toujours fait.

L'immortalité (de leurs personnages, s'entend !) est si pratique pour les auteurs de SF qu'elle en devient un artifice courant. Les personnages principaux de cet opus de Baxter y ont droit aussi, et le lecteur agacé serait en droit d'en demander, sinon la recette, au moins une explication qui ait un air scientifique, ou au moins technique. Par ailleurs, pour continuer dans la veine bémolisante, le lecteur qui avait trouvé ingénieuse l'idée du calmar astronaute dans le tome précédent pourra être déçu de constater que non seulement il ne se trouve pas ici l'ombre d'un pseudopode, mais que de surcroît on ne saura rien du devenir des descendants de Sheena.

Mais à part ces travers, le roman est vraiment très intéressant, avec un souffle épique et une ampleur de vision peu fréquents dans la SF actuelle, et l'équilibre est bon entre explications scientifiques, dialogue et action. Par ailleurs, le biais "américano-centriste" si évident dans Temps l'est un peu moins ici, malgré cette mentalité d'assiégés, certes typique mais non exclusive. Cette suite très attendue dépasse largement en qualité le précédent tome, et a une atmosphère très particulière, triste, déliquescente, qui fait que c'est un roman que l'on quitte à regret.