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Dans la colonie pénitentiaire |
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Ricard & Maël Edition : Delcourt, Collection : Ex-libris
2007, 48 pages
ISBN : 978-2-7560-0908-7
9,80 € |
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Dans cette colonie pénitentiaire, un homme est reçu par un officier. Celui-ci a la lourde tâche de lui expliquer comment fonctionne une machine conçue par son ancien commandant. Même si ce dernier était plus à même de fournir ces explications, l'officier, qui est très attaché à cette machine et à son ancien commandant - pas au nouveau, ça non, estime la connaître aussi très bien et pouvoir relever cette tâche ô combien importante. Le visiteur ne semble pas trop savoir à quoi s'attendre et reste donc là, à patienter. L'officier lui explique alors le principe de la machine. Une personne déclarée coupable, mais non jugée et qui ne connaît donc pas la sentence, va être attachée à la machine. Et celle-ci va lui imprimer sa sentence sur le corps à l'aide d'aiguilles qui vont la pénétrer de plus en plus profondément, jusqu'à ce que mort s'ensuive. Le processus est long, en général douze heures. Mais le coupable ne commence à comprendre le pourquoi il est ainsi torturé qu'au bout de six heures environ. Et l'officier regrette amèrement l'époque où les gens venaient assister à cette mise à mort hors du commun. Surtout lorsque son ancien commandant, paix à son âme, autorisait les enfants à approcher pour mieux voir le visage du torturé Cette adaptation de Kafka retranscrit vraiment très bien toute l'horreur, l'absurdité et le malaise qui transpirait déjà par le texte de Franz. Bien entendu, je ne saurais trop conseiller ceux qui ont apprécié cette bande dessinée et qui ne connaissent pas le texte original de se jeter dessus. C'est un petit bijou. Le propos est noir et sombre, mais le texte retranscrit bien le monde absurde que Kafka se plait à nous décrire. Absurde, mais pourtant tellement proche de notre propre réalité. Ricard et Maël ont en tous cas effectué un fabuleux travail tant la tâche n'était pas aisée. Le lieu est toujours le même, il n'y a pas vraiment d'action. Et pourtant, toutes les pages se dévorent littéralement pour ne pas en perdre une seule miette. On est happé par ce personnage horrible de l'officier, mais pourtant tellement attachant dans sa conviction que la machine est une uvre d'art et que son ancien commandant un homme de bien. Et on est aussi mortifié devant l'absence de réactions du visiteur, qui pourrait s'apparenter à presque toute la population quand des horreurs sont commises devant ses yeux. Des touches ça et là augmente encore le côté malsain et dégoûtant de cette histoire, comme lorsque le prisonnier vomi après avoir mis le coton dans sa bouche. Faute de budget alloué par le nouveau commandant, celui-ci n'a pas été changé depuis quelques exécutions déjà. Et son goût est pour le moins affreux. Une bande dessinée à lire. Un texte à lire.
Ecrite par , le 05 Décembre 2007 à 14:12 dans la rubrique .
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