Les Elfes bannis (Finëol au sang trouble et la quête du monde - Tome 1)
		Betsch, Richard Edition : Velours 2007, 188 pages ISBN : 978-2-35167-017-0 15,80 €

Tyshar aux yeux d'or, le roi des Elfes, est un roi sage et avisé... mais aussi bien trop conservateur. Aussi nombre d'Elfes se sont vus bannir de son royaume dans une île lointaine depuis cent cinquante ans. Mais voilà, Tyshar vient de mourrir, et Qamaël l'a vu dans ses rêves. Roxana sa veuve lui succède, et de mémoire d'Elfe, elle n'avait jamais approuvé la décision de bannir les siens. Alors les Elfes veulent envoyer un émissaire pour lever l'exil, mais qui envoyer ? C'est alors que se propose Finëol au sang trouble. Cet humain au nom d'Elfe a été élevé par une des bannies depuis sa naissance. Il veut maintenant les remercier en accomplissant cette quête. Le voici bientôt paré et armé prêt à découvrir le vaste monde dont il ne connait rien.

Vous l'aurez compris, ce roman assez court est une quête initiatique d'un homme, autant sur lui-même que sur son environnement. Il rencontrera, bien entendu, plusieurs compagnons qui vont l'accompagner créant ainsi une amitié étrange entre des êtres de races différentes. Mais tel est bien le thème principal des écrits de Richard Betsch, les relations entre les individus, voire entre les peuples. Les dieux eux-mêmes n'y seront pas épargnés. Le discours est simple, le vocabulaire utilisé aussi, ce qui donne un roman de fantasy qui peut-être tout à fait lisible par un jeune lecteur qui sait déjà lire avec aisance, vers huit ou neuf ans. D'ailleurs, les chapitres sont courts, et les paragraphes qui les composent sont principalement sous forme de dialogue, avec peu de description.

Ce point me chagrine un peu, car c'est une des cause du principal point faible de ce roman : son manque d'originalité. Très clairement, et ce dès les premières pages, Richard Betsch utilise des références littéraires en fantasy sans vraiment les remettre en question dans un univers personnel. Prenons par exemple l'emploi du mot mithril en page 16 qui n'apporte rien au récit puisque cette particularité n'est pas utilisée par la suite. Quand on pense à la rareté de ce métal (selon les écrits de J.R.R. Tolkien) et ses propriétés, l'on se dit que de telles armes dans les mains d'un aventurier débutant, c'est gâché. De même pour le passage des trois Trolls un peu plus loin dans le récit. Encore une fois, on peut y prendre un mélange de Bilbo le Hobbit mêlé à une sauce de joueurs de AD&D.

Cependant, Les Elfes Bannis s'améliorent au fur et à mesure de la lecture. Le peuple de Neige, les personnages qui se séparent, et un tas d'autres petits événements sont intéressants. Ils sont, et c'est dommage, malheureusement desservis par une narration trop hâtive. Le tout aurait bien mérité une bonne centaine de pages supplémentaires pour mieux décrire les lieux et les rebondissements, histoire de créer une ambiance propre. Un habillage un peu plus classe de la couverture n'aurait pas été inutile non plus... le bandeau rouge ne me plaît pas du tout, et j'ai beaucoup de mal avec l'illustration que je juge trop caricaturale. Les Pixies aux couleurs chatoyantes sont vraiment à part de l'image que je m'en faisais d'après le texte, et il me paraît illogique que les vêtements des deux humains soient quasiment identiques (et je ne parle pas de l'aigle...).

Bref, des défauts certes, mais il y a du potentiel dans ce premier tome. J'espère donc que Richard Betsch travaillera dans ce sens pour la suite des aventures de Finëol qui est loin d'être un parfait aventurier !