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Mourir pour Troie |
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Collectif Edition : Omnibus
2007, 998 pages
ISBN : 978-2-258-07527-6
25,50 € |
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Les grands auteurs tragiques grecs postérieurs à Homère ont choisi de s'intéresser à l'avant-guerre de Troie. Ainsi Euripide dans Iphigénie à Aulis présente la flotte grecque d'invasion encalminée, et le "nécessaire" sacrifice d'Iphigénie par son père Agamemnon, chef de l'armée, aux dieux irrités. Les pièces qui se déroulent pendant la guerre proprement dite en présentent des épisodes qui ne figurent pas dans L'Iliade d'Homère. Ainsi Sophocle, dans Ajax, nous montre un puissant héros sous un jour inattendu, si égaré par les dieux furieux qu'il deviendra fou et se suicidera de honte ; et dans Philoctète, nous narre le retour à l'armée du personnage éponyme, ami d'Hercule et détenteur de son arc et de ses flèches, capitales pour la victoire des Grecs. Cependant, la plupart des pièces présentées ici nous parlent de l'après-Chute, soit sous l'angle du devenir des femmes (Les Troyennes, Hécube, et Andromaque, d'Euripide), soit en nous racontant les évènements qui se déroulent lors du retour chez eux des vainqueurs. Et bien sûr, dans ce cadre, les mésaventures de la famille des Atrides (Agamemnon assassiné dans son bain par son épouse Clytemnestre et Egisthe, l'amant de celle-ci, puis vengé par sa fille Electre et son fils Oreste) sont sur-représentées. On y retrouvera même Iphigénie, qui avait été épargnée précédemment. Enfin, la dernière pièce d'Euripide, Hélène, évoque une ancienne légende disant que la beauté légendaire n'est en fait jamais allée à Troie, et resta toujours fidèle, mais fut enlevée par les dieux qui voulaient détruire Troie !
Ces pièces nous décrivent un monde très étranger, où les dieux sont partout, et interviennent à tout propos, où des rochers, des arbres, des fleuves, des oiseaux peuvent être des dieux. Et pourtant elles nous touchent, sans doute dans ce qu'elles ont d'éternel : les lamentations d'Hécube, dont le mari et tous les enfants sont morts, sont hélas toujours entonnées par des milliers de femmes actuelles ; la réflexion sur la vengeance à la fois nécessaire et absurde reste au coeur de nos préoccupations ; et c'est pour juger Oreste que le premier tribunal humain a siégé. Par ailleurs, les textes sont bien présentés, la préface et les annexes en fin de volume sont très intéressantes à lire. Cette ré-édition de ces textes est vraiment une excellente idée, qui permettra certainement à un nouveau public de découvrir ces textes fondateurs de notre culture, et qu'il serait dommage de laisser dans l'oubli.
Ecrite par , le 05 Octobre 2007 à 16:10 dans la rubrique .
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