Les jardins de la Lune (Le livre Malazéen des Glorieux Défunts - Tome 1)
		Erikson, Steven Edition : Calmann-Lévy 2007, 586 pages ISBN : 978-2-70213778-9 19 €

L'Empire Malazéen est saigné à blanc. Des années de lutte, de guerres et de conflits en tout genre ont décimé sa population, sans faire de distinctions entre hommes, femmes, jeunes, vieux, nobles, manants. L'ancien Empereur avait fait une purge sanglante et impitoyable dans les rangs de l'armée à la recheche des nobles.
Tout le monde est fatigué et ne rêve que de repos et de reconstructions.

Mais voilà que la nouvelle Impératrice ne l'entend pas de cette oreille. Daurujhistan reste encore insoumise et l'Impératrice souhaite la faire plier sous son pouvoir.
Cet état de fait sent la révolte, que ce soit au sein de la caste des magiciennes ou des Brûleurs de Ponts. Si en plus de cela, on ajoute l'incorporation dans l'armée de la fille d'un pêcheur qui a hérité des pouvoirs d'une vieille femme... l'Etat malazéen risque de perdre beaucoup...

Ce tome ne nous laisse pas hésiter dans la catégorisation de ce cycle : c'est bien de la Dark Fantasy. C'est noir, sanglant, et souvent violent. Cet aspect sombre de l'histoire et des personnages est parfaitement amené par l'écriture sauvage, impudique mais toujours efficace de Steven Erikson.
C'est un tome très riche en actions mais qui l'est trop en personnages. J'apprécie que moyennement quand les personnages sont en trop grande profusion. J'aime me fixer sur un petit nombre pour pouvoir les apprécier pleinement. Ce ne fut pas forcément le cas ici.

Pour ce qui est du monde créé, je l'ai trouvé très riche, sans être vraiment original, ce qui est paradoxal. C'est un monde pseudo-médiéval, fortement teinté de manichéisme et qui ressemble beaucoup à d'autres oeuvres de Dark comme La compagnie Noire de Cook et Trois lunes de Tanjor d'Ange. Les âmes sont très souvent torturées à souhait, les méchants sont horribles...enfin, tout ce que l'on attend d'un livre de Dark Fantasy. Mais, car il y a un mais, tout est superbemment bien amené par un Erikson fabuleux. On sent que chaque mot a été choisi pour sa signification, son impact... L'auteur nous tient la main et nous amène où il le souhaite avec un consentement donné dès le départ, dès la première page tournée.

Je n'ai pas trouvé que ce tome révolutionne le genre, mais contrairement à La compagnie Noire, qui ne m'avait pas emballée, le livre de Steven Erikson, m'a fait une très bonne impression. L'atmosphère pesante est formidable, l'écriture devient une drogue. Un auteur que je découvre et que je vais suivre.