Le Seigneur des Terres de Feu (Les Lames du Roi - Tome 2)
		Duncan, Dave Edition : Le Livre de Poche 2007, 594 pages ISBN : 978-2-253-12002-5 6,95 €

Au Hall de Fer, on ne forme pas seulement des gardes d'élites particulièrement doués avec une épée. On donne à des jeunes enfants mal partis dans l'existence (orphelins victimes de la guerre, caractères difficiles, jeunes sauvageons) une éducation, une discipline. En échange, ces derniers devront s'acquitter de leur dette envers leur bienfaiteur, le Roi, en se mettant à son service toute leur vie durant. Mais que se passe-t-il quand une future Lame refuse de prêter serment à son suzerain ?

Dave Duncan dispose d'un talent singulier. A partir d'un univers de fantasy a priori classique (un univers à la d'Artagnan agrémenté de magie), cet écrivain d'origine écossaise parvient à mettre en scène des personnages typés aux destins singuliers. Dans ce second volume des lames du Roi, il nous conte l'histoire d'un héritier de sang royal aux filiations "embarrantes", le dénommé "Pillard", recruté au hall de fer sans que personne ne sache rien de son véritable passé. L'histoire de la terrible course-poursuite entre ce dernier, accompagné de son ami "Guêpe", ex-lame lui aussi, et leurs anciens compagnons, désormais devenus leurs plus farouches ennemis, est d'autant plus passionnante qu'elle n'est que l'avant-scène d'une intrigue de fond parallèle.

En amont de cette histoire d'héritier non-reconnu coexiste en effet celle de Gérard de Gartevoie, noble d'une famille d'aristocrates désargentés, et futur prisonnier des terribles Baelois, sortes de guerriers Vikings écumant les côtes à la recherche de richesses et d'esclaves.

Passionnant à plus d'un titre donc, ce nouvel opus atteste une fois de plus de la qualité des romans de Duncan. Elle nous réconcilie également avec les côtés les plus classiques de la fantasy, qui lorsqu'ils sont au service d'une histoire au scénario inventif quant à lui, et centré sur des personnages non manichéens, peuvent parvenir à enchanter à nouveau les lecteurs les plus blasés.