Factory (Tome 1)
		Elghorri Edition : Carabas 2007, 36 pages ISBN : 978-2-351-00225-4 9,95 €

Dans un monde apocalyptique dominé par la famine, certains se sont érigés en seigneurs de fabriques où une nourriture infecte, mais obligée, est fabriquée. Se sentant maîtres des populations, ils font des distributions quotidiennes, en fonction de leur bon vouloir, à des populations toujours plus affamées et malades. Le seigneur Gucco est un de ces hommes qui pensent pouvoir dominer les populations grâce à la nourriture. Il dirige d'une main de fer la fabrique numéro FA-33 avec ses hommes et ses drones volants à tête d'homme, espions et conseillers. Et aussi grâce à un precog qui lui permet de connaître l'avenir.

Seulement, son dernier precog vient de mourir dans d'atroces souffrances en lançant un dernier râle parlant d'un homme-cochon qui serait la fin de Gucco. Et Gucco ne sait pas comment retrouver ce danger pas maintenant qu'il n'a plus de precog. Surtout qu'il n'a pas que ça à faire, un inspecteur de la Federal Food Corp devant arriver bientôt dans son domaine. Et Gucco a beaucoup de choses à se reprocher et donc, à cacher.

Pendant ce temps, un homme-cochon du nom de Raul voyage en compagnie plutôt étrange à la recherche du mage Zyto.

J'avais déjà eu l'occasion de lire les méfaits de Yacine Elghorri dans la collection pour enfants de Carabas, Les petits chats carrés, avec le titre Bestial. Déjà, on se disait que cet homme faisait des choses extrêmement étranges pour les enfants Quand j'ai vu son nom sur la couverture, je me suis demandé ce que cela allait donner quand il faisait des trucs pour les adultes. Et je n'ai pas été déçu. Le dessin des créatures étranges donne l'impression de gluant, de collant et de poisseux qu'il doit avoir. Les personnages sentent la crasse et la transpiration et l'histoire évolue dans un monde qu'il faut consommer sous acide.

D'un autre côté, c'est ce genre d'univers qui a su, il y a fort longtemps, certes, donner ses lettres de noblesse à des noms comme Jodorowsky ou Moebius. Il y a pire comme comparaison. Bon, il faut être clair, je ne pense pas que ce soit le genre de bande dessinée que la majorité recherche. Mais ce n'est pas pour cela que Yacine Elghorri doit se brider. Surtout quand Carabas lui donne la possibilité de s'exprimer avec une uvre complètement déjantée mais qui pourrait devenir un incontournable, en fonction de la suite que prendront les évènements.

À ne pas consommer au petit-déjeuner. Je vous aurai prévenu.