La confrérie du crabe (Tome 1)
		Gallié & Andreae Edition : Delcourt, Collection : Terres de Légendes 2007, 56 pages ISBN : 978-2-7560-0474-7 12,90 €

Maël est un enfant allongé sur un lit, les yeux dans le vague. Autour de lui, il y a Bernardino, qui n'arrête pas de parler, Nicolo, Javis et Côme. Tous les quatre expliquent à Maël la raison de sa présence dans cette chambre : il a un crabe. Et demain, des médecins vont essayer de lui enlever son crabe. Les autres aussi sont dans cette situation. Bernardino n'en est pas à sa première intervention, mais il est tombé sur un crabe coriace. En tous cas, tous sont d'accord pour accorder à Maël un statut de membre dans leur confrérie : la confrérie du crabe.

Le lendemain, Maël se retrouve dans une salle toute blanche, avec des inconnus qui s'affairent autour de lui. Une fois endormi, il se retrouve dans un lieu qu'il ne connaît pas. Les seuls repaires sont ses amis. En effet, ils sont tous dans la même chambre. Une chambre lugubre, vieille et sale, comme sortie d'un vieux film d'horreur. Et, eux aussi comme tout droit sortis d'un film d'horreur, il y a les monstres qui hantent le lieu et auxquels les enfants vont devoir échapper.

Et la question est assez simple : les ballons peuvent-ils les aider à rester en vie ?

Des fois, on a la chance de tomber sur des bandes dessinées pas tout à fait comme les autres. Et c'est le cas avec La confrérie du crabe. Dés la première page, on comprend que le crabe n'est rien d'autre qu'un nom que donnent les gens dans ce monde au cancer. Le ton est donc lourd, limite sordide dans cet hôpital qui donne parfois des impressions de mouroir. Et on se demande alors où Gallié et Andreae veulent nous emmener. On sent bien qu'il y a un petit quelque chose dans l'air d'inhabituel, sans réellement mettre le doigt dessus. Et puis arrive l'opération, et tout bascule. On ne sait pas si les enfants rêvent, ou ce qu'il se passe exactement. La suite nous le dira ou pas. Mais on tombe dans un monde où tous les clichés du cinéma fantastique un peu kitch son utilisés. Que ce soient le loup-garou ou bien le vampire façon Nosferatu, rien n'y échappe. Le décor aussi fait penser à un vieux château lugubre et sombre dans lequel trouver une sortie se trouve être une gageure.

L'histoire est noire, c'est certain, mais possède un côté onirique empli d'espoir dans la course effrénée de ces enfants. Bien sûr, le tout est relevé par le dessin singulier d'Andreae. Celui-ci ne ménage pas sa peine pour plonger le lecteur dans son monde et lui donner l'impression de courir avec les enfants pour sauver sa peau. On en ressort tout essouflé.

Avec ce premier tome de La confrérie du crabe, vous ne saurez pas trop où vous vous engagez. Mais une chose est sûre, c'est qu'il vous faudra vous armer d'une bonne dose de patience pour attendre le prochain tome, même si vous aimeriez qu'il soit déjà sorti.