L'Homme Etoile (La Trilogie d'Axis - Tome 3)
		Douglass, Sara Edition : Bragelonne 2007, 571 pages ISBN : 978-2-35294-041-8 25 €

Le Ponton-de-Jervois étant tombé entre les mains de Gorgrael, larmée dAxis, très affaiblie après la victoire contre les troupes de Borneheld, est contrainte de marcher vers le nord pour affronter une horde de Skraelings et de Griffons. Contre de telles forces, Axis lui-même doit reconnaître que triompher est impossible. Pour sauver ses soldats, il invoque le pouvoir de la Danse des Étoiles, va bien au-delà de ses limites et finit par se consumer de lintérieur... Ignorant tout du sort dAxis, Faraday continue à restaurer lantique forêt de Tencendor. Parallèlement, les Sentinelles se lancent dans le voyage mortel auquel elles ont été condamnées des milliers dannées plus tôt. Dès lors Azhure doit faire face à deux missions cruciales : sauver Axis, si cest encore possible, et aider Faraday à triompher du dieu Artor, limpitoyable Laboureur. Réussira-t-elle alors que la trahison menace de frapper encore, et au sein même de sa famille, cette fois ?

Fin de trilogie
L'Homme Etoile est le troisième tome de la Trilogie d'Axis, une lourde tache l'attendait donc, réussir à clore sans accroc une série qui jusqu'ici mérite bien des louanges. Tache ô combien périlleuse, il va sans dire.
Force est d'ailleurs de constater que Sara Douglass est parvenu a éviter les traditionnels pièges de fin de série et que son final est d'ailleurs plutôt réussi et pas forcément attendu (tant mieux !).
Mais bizarrement, c'est sur les points forts des deux premiers tomes que L'Homme Etoile pèche, surtout dans ses premiers chapitres.

Décevant personnages
Ils étaient l'une des grandes qualités de Tranchant d'Acier et d'Envoûteur, réalistes, contradictoires, et toujours finement ciselés ; a tel point que les personnages secondaires n'avaient, pour la plupart, pas a rougir devant les principaux. Chose rare et plus qu'appréciable.
Dans ce dernier tome, malheureusement, beaucoup d'entre eux perdent de leur charme et de leur importance, comme si leur personnalité devait s'effacer devant l'interet supérieur - principalement l'accomplissement de la prophétie découverte dans le premier volet.
C'est le cas de certains compagnons d'Axis, peut-être trop peu présent, mais aussi de ses ennemis, sans doute encore plus décevant, encore plus 'bête et méchant' que ne l'était Borneheld qu'Axis avait affronté dans le deuxième tome.
Exemple même de cette déception, le personnage de Timozel, à la psychologie limitée - autant que sa reflexion. Le personnage torturé des deux premiers romans se transformant ainsi guère plus qu'en un vulgaire pantin... Dommage.

Mais une grande histoire qui se termine.
Pour autant, malgré cette faiblesse inattendue, L'Homme Etoile, reste un roman tout ce qu'il y a de plus recommandable.
Ainsi l'histoire, bien que les héros semblent avoir parfois trop peu de prise dessus, reste très bien conçu.
La capacité de Sara Douglass de continuer a distiller, et le plus naturellement possible, quantité d'informations sur son monde est d'ailleurs remarquable.
Déjà familier avec celui ci après le deux premiers opus, on continue de découvrir cet univers au fil des pages, précisant un peu plus à chaque fois l'image que l'on pouvait s'en faire. Et cela touche autant la nature même des déités de Tencendor/Achar, que des sujets plus triviaux, en apparence du moins, comme les affres de la maternité chez les Icariis.
Sur ce point, les talents de conteuse de Sara Douglass ne sauraient être remis en cause.

Finalement
Après deux tomes de haute volée, on attendait et espérait voir la Trilogie d'Axis se conclure sur un opus de même qualité. Las, s'il reste un très bon roman, L'Homme Etoile est toutefois en deça de ses deux prédécesseurs, car plus inégale et peut-être un chouilla moins prenant dans ses premiers chapitres.
Qu'importe, si la deception est réelle, elle ne gache en rien le plaisir pris dans la lecture de cette trilogie, vraie réussite pour Sara Douglass, qui nous aura offert un histoire originale et passionnante dans un écrin de fantasy classique.