Pen Dragon (Tome 1)
		Mika Edition : Les Humanoïdes Associés, Collection : Shogun Shônen 2007, 145 pages ISBN : 978-2-7316-2005-4 5,95 €

Pen Doragu est un jeune garçon d'Amori. Il cherche à terrasser un Dragon rouge pour devenir un Thunder, mais pour le moment il est poursuivi par deux Vachons qui ne le lâchent pas d'une semelle. Pour les faire fuir dans cette course-poursuite, Pen tente d'utiliser la magie mineure, mais il n'est pas très doué en cela et son sortilège n'a strictement aucun effet sur ses adversaires. Voyant des rochers hauts, il en profite pour monter dessus anfin d'obtenir un semblant de protection, et Pen a le plaisir de ne plus voir ses adversaires... jusqu'à ce qu'il sente une présence derrière son dos. N'écoutant que son courage, il dégaine l'épée cinte en son dos pour terrasser son ennemi.

Manque de bol pour lui, ce n'était pas l'un des Vachons de tout à l'heure, mais un Dragon blanc, un Ora, considéré comme une déité par les gens de son peuple. Cet événement crée le point de départ de toute l'intrigue, une malédiction étant liée à l'affaire. Mika, le dessinateur et scénariste, s'est largement inspiré de Dragon Ball pour créer son monde. Il suffit de regarder la première case (en couleurs d'ailleurs, merci les éditions Shogun de nous faire ce cadeau car ces quelques pages sont très réussies et apportent un véritable plus par rapport à leur prépublication) pour s'en apercevoir : une forêt où dépassent nombres de petits pitons rocheux, un paysage typique d'une partie de la Chine dont Akira Toriyama s'était inspiré comme lieu de domiciliation de San Gohan. L'ambiance combat (sans oublier le dragonaute qui n'est pas sans me faire penser aux sbires de Piccolo ou le vieil egam Merilun aux faux airs de Kame Senin alias Tortue Géniale) y est aussi pour quelque chose. Cependant l'auteur s'en démarque par quelques points.

Tout d'abord, les pouvoirs ne sont pas dûs à des techniques internes, mais à un système de magie liée aux astres représentés par des glyphes et à des formules associées. Les glyphes doivent être dessinées à même la peau pour certaines, d'autres uniquement imaginées. Ensuite Pen est vraiment un raté, très loin du héros San Gokû limite invincible. Il manque de jujote, est trop impétueux et se croit largement supérieur à ses capacités. En troisième point, Pen a une motivation bien moins fantasque que Gokû. Il doit en effet réussir sa vie professionnelle pour pouvoir guérir sa mère d'une maladie grave. La disparition de son père y est évidemment pour quelque chose. Rajoutons que le rôle des femmes est amoindri. Ainsi l'amie d'enfance Guenny est cantonnée au rôle d'aide psychologique et de garde malade. A peine un trait d'humour la distingue d'un simple personnage secondaire. Ses motivations ne sont d'ailleurs pas très claires, et l'on se demande quel parti elle choisit.

En tout cas cet album est une réussite. Graphiquement supérieur (à mon avis) à ses camarades de la collection Shogun par son trait plus proche de ceux des mangakas japonais, c'est aussi un shônen très efficace qui reprend les standarts du genre, tout en rajoutant une touche de profondeur dans les personnages un peu plus occidentale. Bravo donc à Mika, et souhaitons-lui bon courage pour poursuivre la série jusqu'au bout.. En espérant que les prochains albums soient un peu plus longs ! Oh, bravo aussi aux Humanoïdes Associés pour avoir fait un prix raisonnable sur cette série. Je le répète, elle mérite d'être découverte.