L'amour a ses raisons... (Célestin Gobe-la-Lune - Tome 1)
		Lupano & Corboz Edition : Delcourt, Collection : Terres de légendes 2007, 48 pages ISBN : 978-2-7560-0738-0 12,90 €

Quelque part au bord d'une rivière, il y a près de vingt ans. Une mère gueuse met au monde elle-même un enfant dans les fourrés, en compagnie de toute sa progéniture. A peine la naissance effectuée, le bébé est porté sans ménagement sur un frêle esquif, lâché sur l'eau. Il est récupéré par de riches gens venant de se marier, qui l'abandonnent aussitôt aux mains d'une statue appelée Célestin.

Une rue agitée, dans le présent. Célestin a bien grandi ! Il ignore tout de ses origines, pensant qu'il descend d'une lignée royale, étant donné la qualité de l'étoffe qui l'enveloppait lorsqu'on l'a retrouvé bébé. Une seule idée le fait vivre dans ce monde de dingues où le travail n'est décidément pas fait pour lui : épouser une princesse afin d'entrer dans le monde des rois et des princes.

Et pour cela, Célestin a eu de la chance, car la nature a fait de lui un beau jeune homme admiré de toutes les donzelles, qui plus est avec un don particulier pour toute forme de poésie. Mais trouver une princesse jolie et surtout libre n'est pas chose aisée ! Entre les folles, les moches et les acariâtres, Célestin parviendra quand même à trouver chaussure à son pied un soir, en la personne de la Princesse Pimprinule, fille du Roi Maurice Premier.

Mais la demoiselle est farouche, et elle ne jure que par les beaux mâles excessivement musclés. C'est loin d'être le cas de Célestin, mais s'il parvient à remporter les Jeux du Printemps, tournoi organisé par le Roi, alors soit : Pimprinule acceptera les avances de ce brave Célestin.

Le scénariste d'Alim le tanneur maîtrise ici parfaitement son sujet. Humour et efficacité se font la part belle avec des dialogues poétiques qui ne sont pas sans rappeler ceux de De Cape et de Crocs, chez le même éditeur. C'est frais et drôle à souhait, avec des personnages secondaires très drôles, comme la chaperonne Acariatine, à côté de laquelle un pitbull en colère ressemble à un canari assoiffé.

Les dessins mettent assurément l'accent sur les expressions des visages, drôles et agréablement exagérées. Il est parfois un peu trop sombre à mon goût : j'y aurais vu plus de couleurs chatoyantes, qui auraient mieux collé à mon sens au caractère fanfaron de Célestin. Des traits moins grossiers auraient également été un plus. Maintenant, c'est un avis personnel, nul doute que l'ensemble est tout à fait digne d'intérêt.

Un très bon tome 1 en tous cas, dont j'attends la suite avec impatience : un petit effort, et les auteurs parviendront sans doute à décrocher la lune !