Kajô, la corde fleurie (Tome 3)
		Koïke, Kazuo & Mori, Hideki Edition : Delcourt, Collection : Samouraï 2007, 206 pages ISBN : 978-2-7560-0562-1 7,95 €

Heizo Hasegawa est le chef de la police mobile de la ville d'Edo, capitale du Japon à l'époque. Seulement, Oni-hei comme on le surnomme, est atteint de la maladie, et ne peut presque plus se servir de ses jambes. Heureusement, Hanatarô Tamatsubaki l'aide en de maintes tâches, devenant plus ou moins ses jambes et ses bras. Cet ancien sumotori a pourtant encore maints ennuis, et son emploi auprès d'Oni-hei lui pose d'autres soucis, comme de servir de cible pour atteindre son maître. Dans une barque avec une jeune fille qui l'aime, ce qui n'est pas réciproque, Hanatarô sait qu'il se jette dans un traquenard que lui a tendu le maître de la pègre locale, Shigaï Nezoko. Guerrier dans l'âme, il affrontera le sumotori géant venu de Mongolie, bien qu'il soit certain qu'il ne sera pas acquitté par sa victoire.

Kajô est une série indéniablement noire. Le contenu n'est pas gai, aucun humour ne vient le réhausser. Tout comme les mangas d'Hirata Hiroshi, l'on a affaire à un gekiga avec un fond historique réel, et des personnages qui ne le sont pas moins. Les événements par contre sont souvent romancés et parfois ne suivent pas la chronologie réelle de l'Histoire, mais l'ambiance elle est fidèle. L'on se surprend à se demander comment et pourquoi ce vieil homme, chef de la police, continue son travail avec autant de zèle de part son handicap. La politique de l'époque n'est pas non plus épargnée, et les auteurs ne négligent pas de décrire les pots-de-vin et la façon dont les inférieurs sont bridés par les castes supérieures. Le dessin lui est typique des manga du genre, même si les traits sont bien plus grossiers que ceux d'Hirata Hiroshi.

Au final, c'est une série qui même intrigue politique et policière, et surtout l'honneur et la philosophie japonaise. Après on aime ou l'on n'aime pas. Mais dans le genre, c'est bien fait.