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Le Slynx |
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Tolstoï, Tatiana Edition : Robert Laffont, Collection : Pavillons
2002, 403 pages
ISBN : 2-22109458-1
22,70 € |
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Ceci est un roman. Ceci est à la fois de la fantasy, de la science-fiction, de la poésie, un conte, une satire, un pamphlet, un écrit révolutionnaire. Ceci est une traduction qui tient du travail de forçat, mêlant le français du XVI° siècle aux explications de tous les termes russes, en passant par les références de toutes les citations. Ceci est avant tout formidablement réussi, ciselé, drôle, pointu et dune impertinence totale. Nous sommes donc longtemps après lexplosion nucléaire qui a anéanti la civilisation, dans ce qui était la Russie. Notre héros cest Benedikt, il est copiste, c'est-à-dire quil est chargé de recopier sur lespèce de papier quils utilisent les textes quécrit le Grand Mourza. Enfin, cest ce quil dit. Sauf quil reste encore quelques anciens, survivants « avec séquelles » de lancienne époque. Une de leurs particularité est de ne plus vieillir, dêtre restés bloqués à lâge quils avaient au moment de lexplosion. Et puis bien sûr ils sont remplis damertume et de tristesse, ont beaucoup de mal à sadapter au quotidien, très proche de lâge de fer, des nouveaux hommes. Leur nourriture, leur langage, leurs comportements les répugnent. Sans parler des mutations physiques, légion et impressionnantes. Or donc, Benedikt apprend un jour quil existe encore des anciens livres, quils ne sont pas contaminants comme le pouvoir laffirme, et découvre que rien ne compte plus pour lui que de se plonger dans ces mondes parallèles. Seulement, il vit au premier degré. Et lit donc de même. Passés à la moulinette de sa vision pour le moins binaire du monde, nous pénétrons à notre tour dans cet univers si particulier Enormément dhumour tout au long de ces pages enchanteresses, souvent très caustique et qui décrit à la perfection la Russie de laprès-perestroïka (la scène du versement de salaire et de limposition, par exemple, avec son explication géniale de lexpression « avoir le bras long »). Mais pas seulement, et loin de là. Les interprétations de Benedikt, si erronées et terre à terre, mont aussi beaucoup renvoyée à mon propre profil de lectrice, et ça cétait très désagréable ! Et puis enfin le travail magnifique du traducteur, un peu comme dans Les Chroniques d'Alvin le faiseur dOrson Scott Card, on se régale. Jai aimé à la folie chacune des pages, lhistoire et le contexte, le style et les milliers de petites allusions qui y sont disséminées ici et là. Superbe.
Ecrite par , le 27 Juin 2007 à 14:06 dans la rubrique .
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