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Genshiken, Club d'étude de la culture visuelle moderne (Tome 1) |
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Shimoku, Kio Edition : Kurokawa
2007, 194 pages
ISBN : 978-2-351-42135-2
6,90 € |
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Kanji Sasahara entre en première année à l'université. Comme le veut la tradition, les étudiants doivent tous se choisir un club.. et les clubs, il y en a pour tout et pour tous ! Seulement voilà, Kanji aime les mangas, les jeux vidéos, et est extrèmement timide. S'il ne se l'avoue pas à lui-même, ses pas le guide jusqu'à la porte du Genshiken, soit le Gendai shikaku bunka kenkyukai (traduit par Club d'étude de la culture visuelle moderne en français). Il n'est pas vraiment surpris des quelques membres qui y sont : de véritables originaux, ceux que l'on appelle les Otaku dans le langage nippon. Pour diverses excuses, chacun des membres part petit à petit et Kanji se retrouve seul dans le local. Il y recherche alors des revues plus osées, ce qu'il n'avait jamais eu l'occasion de faire jusqu'à présent. La main dans le sac, les autres reviennent en bloc et lui proposent d'adhérer. On croyait avoir tout vu en manga, mais à la réflexion, il nous manquait l'OVNI Genshiken. Oh, je ne dis pas que les Otaku n'étaient pas représentés dans d'autres séries, mais jamais de façon sérieuse et détaillée comme ici. Avec l'évolution de ces personnages, leur façon de s'organiser pour obtenir le dernier jeu, les images ou fanzines rares, les dédicaces qu'il faut, gérer son budget... sans oublier les discussions habituelles entre passionnés qui n'est pas sans rapeller celles d'un cercle d'amateurs d'un auteur de romans populaire tel Tolkien ou Hobb. A travers les hésitations d'un looser comme Kanji, qui voit comment un garçon populaire comme Makoto Kosaka avoir les mêmes aspirations et les assumer avec une simplicité désarmante, l'on peut comprendre que les Otaku ne sont pas de redoutables monstres comme les Japonais ont essayé de les faire passer dans les années 90. Cette situation n'est pourtant pas propre aux Japonais, puisque de telles accusations se sont produites en France notamment contre les rôlistes dans la même période. Ce comportement de grands enfants a été nommé au début de ce siècle l'adulescence, et je pense qu'il correspond tout du moins dans une grande partie aux Otaku nippons. Donc la grande force de ce manga, c'est le comportement extrèmement réaliste de ses personnages. Y compris celui de Saki, une jeune femme amoureuse de Makoto mais qui n'arrive pas à le lui faire comprendre (les codes au Japon font qu'une jeune fille bien ne doit pas faire le premier pas). Du coup on entre en douceur dans les habitudes de cette culture à part, mais bien réglementée : magazines de prépublication, fanzines, figurines, jeux vidéos mais aussi conventions et cosplay sont au programme, sans oublier le passage obligé dans le quartier d'Akihabara, la Mecque des produits High Tech au Japon (voire dans le monde). Le manwha Metal Gear traite aussi de ces thèmes là, et là encore on voit que ce comportement n'est pas considéré comme normal. Comme dans Genshiken, la porte du club était close un certain temps, les membres peu nombreux (voire aucun). La différence c'est que Metal Gear est avant tout une comédie fantastique (avec un personnage androïde), et donc l'impact des informations est moindre que celles de Genshiken. Et pour couronner le tout, Kurokawa nous offre en fin de volume un magazine de 24 pages bien justement nommé Ota'club qui donne des explications sur les références citées dans le texte du manga, et deux trois dossiers vraiment bien aboutis. Bref du grand art. Voilà, en lisant ce livre, j'étais souvent en train de me dire "Ah oui, c'est tout à fait ça", de me mettre à leur place, savoir comment je réagirais... Bref je dois avoir ma part d'Otaku en moi (c'est même une certitude vu le nombre de manga dont je vous parle). Cette série est donc un grand coup de coeur et j'ai plus que hâte de découvrir d'autres aspects. Dire qu'il n'y aura que neuf tomes...
Ecrite par , le 25 Juin 2007 à 09:06 dans la rubrique .
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