Si on jouait au petit chaperon rouge
		Damian, Claude Edition : Noir Délire 2007, 154 pages ISBN : 978-2-913936-25-6 13,90 €

Un drame affreux vient de bousculer l'ennuyeux train-train de la cité : Sandrine, une fillette, vient d'être sauvagement violée et tuée. L'émoi gagne la population, et c'est le flic Gervais qui se voit mener l'enquête. Désabusé et devant se bousculer à la méfiance des gens vis-à-vis de la flicaille, il doit aller d'indice ténu en indice ténu afin de faire la lumière. Mais le temps est compté, et il se peut que le monstre frappe rapidement une seconde fois, pis une troisième...

Elodie, ex-amie de Sandrine, a un lourd secret. Elle est victime de son goût pour le luxe. Et elle fait des choses assez inavouables avec M. Richard, le chausseur. C'est la seule solution dans ces murs gris pour pouvoir se faire du pognon assez rapidement. Mais que penser de ce libidineux quarantenaire, coupable idéal après qu'un tel drame ait frappé la cité ? Il est long et difficile, le chemin qui fait parler une adolescente en plein doute.

Et puis il y a Norbert, ado paumé, qui se laisse aller. Ses parents ne le supportent plus, et son seul contact normal est un ancien prof, M. Léonard. Norbert a quand même un pote de la cité, paumé comme lui : Abdel. Celui-ci est en pleine organisation d'une fête dans un hangar désaffecté pour fêter ses dix-neuf ans. Mais l'argent permettant cela a une origine incertaine, et il est sûr qu'il ne provient pas de la vente des chapelets de sa grand-mère...

L'auteur Claude Damian parvient là à nous plonger au coeur de sa cité. On dévore sans problème les frasques de ses habitants, et on a quand même des doutes jusqu'au bout sur l'identité du tueur violeur. On peut même dire que c'en est assez captivant ! Et quelle bonne idée, ce découpage de chapitres en nombre de jours après le premier assassinat.

Rien à dire sur le fond donc : c'est bien écrit, prenant et fluide. Par contre, il y a quand même des petits soucis de moindre importance au niveau de la forme : on a régulièrement des erreurs de frappe, ou un comportement assez étrange des signes de ponctuation. Rien de bien grave, mais qu'il faudrait quand même corriger dans les prochaines productions de cet éditeur, Noir délire.