La Forêt
		Perez & Oger Edition : Casterman 2007, 86 pages ISBN : 978-2-203-39159-8 14,75 €

Il y a bien longtemps, un druide déposa un bébé devant les portes du couvent de Saint-Dénoué. Il ne demanda, que dis-je, n'exigea qu'une seule chose des surs qui allaient la protéger : qu'elle ne soit jamais mise dans l'obscurité. Ce fut chose faite. Durant toute son enfance, elle fut ainsi éloignée des ombres et des choses qui s'y cachent. Seulement, alors qu'elle avait quinze ans, le roi de Cornouaille décida de l'épouser. Elle quitta donc le presbytère pour se rendre dans le château de son futur époux.

Personne n'avait le droit de poser les yeux sur la princesse Titiana. Aussi, elle voyagea dans un chariot tout de tentures recouvert. Seul un moinillon accompagnant le cortège se hasardait à vouloir la distraire en lui parlant. Mais la princesse restait dans son mutisme. Mais voilà qu'arriva ce qui n'aurait pas dû arriver : la princesse réussit à fausser compagnie à la troupe et à s'enfuir dans la forêt. Sans se soucier de ce qui pouvait s'y terrer.

En apprenant ceci, le roi demanda à Merlin de lui trouver une solution et de ramener Titiana avant la date des noces, les invités commençant déjà à arriver.

Sans nul doute, cette première incursion de Vincent Perez dans la bande dessinée sera remarquée. Déjà parce qu'il n'est pas donné à tout le monde pour un premier album d'en faire un aussi long. Ensuite, parce que tout le monde n'a pas la chance de pouvoir collaborer avec un artiste aussi talentueux que Tiburce Oger. Bien sûr, ceux qui sont hermétiques à son style (bizarre, mais j'en connais) passeront leur chemin parce qu'on retrouve ici tout ce qui faisait le charme de sa série Gorn : des robes drapées qui s'éternisent, des chausses pointues à souhait, des personnages tout en longueur, et une colorisation comme seul Tiburce Oger sait nous les offrir.

Le scénario prend tout ce qui fait le charme des légendes et les compile dans une uvre audacieuse, mais qui aurait sûrement mérité encore un peu plus de développement. Certaines scènes s'enchaînent en effet trop vite à mon goût. Mais bon, un tome de plus de cent pages aurait vraiment été impossible. Dommage.

Attention cependant, nous avons ici un album qui, non content de nous émerveiller et de nous faire passer un moment extrêmement agréable, ravit les yeux et augure d'une très bonne suite pour Vincent Perez, si celui-ci voulait renouveler l'expérience dans le neuvième art.