La conspiration des miroirs
		Leoni, Giulio Edition : Belfond 2007, 278 pages ISBN : 978-2-7144-4270-3 19 €

Nous sommes dans les environs de Florence, en 1300. Une galère vient d'être retrouvée dans les rives de l'Arno : comment est-elle arrivée là ? Toujours est-il que l'équipage au complet est retrouvé massacré, dont trois Sarrasins aux pieds desquels un mystérieux objet est retrouvé, accompagné d'un parchemin indéchiffrable où un octogone est dessiné, signe qui sera le leitmotiv de ce roman.

Et dans la Florence de 1300, un personnage est absolument incontournable, il s'agit de Dante Alighieri, connu mondialement par son prénom. Le poète, futur auteur de La Divine Comédie, oeuvre universelle, va prendre en charge en autodidacte cette enquête.

Et l'homme de lettres est également prieur, un homme de philosophie (avec sa relation avec le philosophe florentin Brunetto Latini) et surtout un homme de sciences : c'est cette dernière qualité qui le fera douter d'une relique montrée à la foule des florentins ébahis Quel est le secret de cette  femme, relique vivante alors qu'il lui manque une bonne moitié de son anatomie ? S'agit-il d'une oeuvre d'art de Guido Begarelli ? Ou y a-t-il une ingéniosité qui pousse à montrer la Vierge dans un cadre de bois au lieu de l'autel, en pleine lumière ?

Justement, Guido Begarelli est retrouvé assassiné en parallèle. Et si les deux affaires étaient liées ? Quel pourrait être le lien avec cet octogone et la famille Calvacanti ? Quels dangers et quelles relations doivent se tisser dans cette Florence précédant l'exil de Dante ? Pourra t'il faire la lumière sur cette histoire à la lueur de son savoir démesuré ?

Extraordinaire roman de Giulio Leoni Après La conjuration du troisième ciel mettant déjà en scène l'inventeur de la langue italienne, l'auteur nous dresse un superbe tableau de ce personnage érudit quelques années après la bataille de Campaldino, à laquelle Dante a participé en tant que partisan des guelfes contre les gibelins. L'histoire se situe aussi avant la condamnation de Dante d'exil de Florence sous peine de mort. Les détails historiques sont légion, et on n'a aucun mal à imaginer la foule florentine de l'époque, agglutinée dans une église, et hallucinant à la vue d'une relique vivante !

Un petit détail quand même : pour ceux comme moi dont la langue de Dante est totalement étrangère, il aurait été de bon ton d'avoir des petites précisions, voire même des traductions sur certaines phrases écrites en italien, et même en latin. Je vous rassure quand même, cela ne gêne en rien la compréhension de cette fantastique enquête faite finalement, et vous ne trouverez plus cela à notre époque, par un poète !