Riot (Arnarky - Tome 1)
		Pazo, Hobé & Karos Edition : Les Humanoïdes Associés, Collection : Shogun Seinen 2007, 186 pages ISBN : 978-2-7316-1947-8 8,40 €

En janvier 2001, une grande altercation entre deux bandes rivales de voyous dévaste le centre commercial des Quatre-temps dans le quartier de la Défense à Paris. Parmis eux, Maxime Manders se fait incarcérer pour avoir poignardé le chef de la bande adverse, selon le préfet de police Van Der Haegen. On retrouvera ce dernier dans un studio télévisé en juin 2011, un an avant les prochaines élections présidentielles françaises. L'insécurité est son cheval de bataille, en tant que ministre de l'Intérieur. Depuis 2007, les banlieues à problèmes ont été rasées et il n'en reste que des ruines. Les nouvelles, elles, sont entourées de murs et de portes gardées pour en assurer l'entrée.. ou la sortie. Maxime, alors plus âgé et marié à une avocate fait des petits boulots. En ce moment, il travaille à l'aéroport de Roissy en tant que bagagiste. Mais ce soir il va faire le mur avec son collègue Sam pour aller au concert du chef d'entreprise et chanteur Matéos dans le quartier de Bercy. C'est là que les problèmes vont recommencer.

L'ambiance de ce manga français est noire. Très noire. Et très inspirée par la situation actuelle dans notre pays. En très exagéré quand même, même si l'auteur s'en défend sur la pochette par les mots d'émeutes, révolution ou encore chute. Anarky est un nom d'un nouveau gang qui règne en maître sur les anciennes banlieues. Pour l'approcher, la police va essayer de mettre le paquet, notemment le commissaire Nikolaï. Côté dessin, là aussi une ambiance sombre qui rythme le scénario. Peut-être pas aussi proche de ceux de City Hunter que le décrit Karos en fin de volume, mais efficace pour l'ambiance. Pour ma part, je pense que certaines planches sont un peu vides sur l'arrière plan. Les pages bonus portant sur l'origine du projet expliquent bien l'évolution d'Anarky en fonction du temps et des événements réels. Je dirais malheureusement qu'à la lumière de la situation quelques jours après les élections de cette année qu'il se fait rejoindre par le réel, avec de nouveau des émeutes quand le scrutin a donné son verdict au sufrage universel.

Pour synthétiser, les amateurs de scénarios catastrophes aimeront cet album. Pour ma part je suis un peu plus sceptique, tout dépendra du tome deux et de l'avenir de Maxime Manders. Je trouve aussi l'album un peu cher puisqu'il n'est pas aligné en prix avec Holy Arms par exemple, même si Sanctuaire Reminded est encore plus coûteux, alors qu'il a moins de pages. L'on se demandera donc la raison de cette politique de prix si étonnante face aux autres maisons d'éditions de manga qui appliquent le plus souvent une grille uniforme.