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La Musique de Verre |
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Marley, Louise Edition : Mnémos, Collection : Icares
2007, 376 pages
ISBN : 978-2-915159-98-1
21 € |
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Londres 1761 : Eilish Eam partage le logement délabré d'une prostituée dans les bas quartiers de Londres. Pour tenter de ramener un peu d'argent au foyer, elle joue des verres musicaux dans la rue. Un jour, une jeune dame, Polly Stevenson accompagnée de sa tante, Madame Tickell, s'arrête pour écouter la musique qu'elle tire de son instrument. Polly lui promet de repasser le lendemain afin de lui présenter quelqu'un. Eilish n'en croit rien et demeure méfiante. Aussi lorsqu'elle voit revenir cette dernière en compagnie de Benjamin Franklin, qui va lui faire une offre généreuse, pense t-elle que la chance a finalement tourné. Seattle 2018 : Erin Rushton s'apprête à monter sur scène. Le rétro est de retour en grâce, et c'est une belle opportunité pour cette soliste de talent dont l'instrument de prédilection est l'harmonica de verre. Elle interprète aussi bien les oeuvres du répertoire classique composées pour cet instrument que les créations de son frère jumeau, Charly, compositeur réputé, malheureusement cloué dans un fauteuil roulant pour cause de maladie. Elle est nerveuse et déteste l'allure de gamine qu'on veut lui donner pour accentuer son aspect de jeune prodige de la musique. Ce roman jongle entre les personnages et les époques, le passé et le futur. Le dix-huitième siècle se déroule essentiellement à Londres et a pour héroïne Eilish Eam, jeune orpheline irlandaise, brune aux yeux bleus que la vie n'a pas épargnée. Malgré la dureté de sa condition, elle fait front à l'aide de ses verres, son bien le plus précieux, un porte-bonheur lui venant de sa mère et Mackie le fils de la prostituée chez qui elle loge et à qui elle est particulièrement attachée. On croise également Benjamin Franklin, le célèbre inventeur, personnage affable et bonhomme qui peut cependant faire preuve d'inattention vis-à-vis d'Eilish, sa fierté se reportant sur sa création : l'harmonica de verre. Il y aussi Polly Stevenson, qui, bien qu'elle soit à l'origine de la rencontre entre l'orpheline et le savant ne cache pas sa jalousie vis-à-vis d'Eilish et de l'attention que lui consacre le docteur. Enfin, il y a Madame Stevenson et les membres de sa maisonnée sans oublier Peter le domestique de monsieur Franklin qui sera d'une aide précieuse pour Eilish. Le vingt et unième siècle quant à lui a pour héroïne Erin Rushton soliste pour l'harmonica de verre ainsi que son frère jumeau Charles dit Charly, compositeur pour cet instrument. À leurs côtés, on trouve Eugene Berrick, neurophysiologiste qui va prendre en charge Charly et sa maladie, Mal, impresario et responsable des relations publiques pour les enfants Rushton et enfin Sarah, médecin de renom et mère des deux jeunes gens. Ce roman, tout en délicatesse, possède un vocabulaire ciselé à l'instar de l'instrument fragile qui en est le centre névralgique. On peut indéniablement affirmer qu'une grande sensibilité se dégage de l'ensemble, faisant vibrer une fibre émotionnelle se trouvant en chacun de nous. Il est construit selon une architecture en parallèle, on passe du XVIII ème siècle au XXIéme, le lien se faisant par le biais de l'instrument dûment amélioré au fil des années, le retour en grâce du rétro dans un environnement plutôt technologique et futuriste ainsi qu'à travers le personnage d'Eilish qui forment le trait d'union entre ces deux époques. Ce récit n'est cependant pas exempt de certains défauts comme la forte propension des personnages à rougir sous des motifs divers et variés : embarras, honte, colère, froid etc. Par ailleurs, l'histoire d'amour émaillant le récit entre Erin et Gene Berrick est, il faut bien en convenir, un brin téléphonée et mièvre avec une facette "sortez les violons et les mouchoirs" lorsque le médecin aborde le sujet de son enfance difficile à la cité de tentes. Enfin, on pourrait réellement reprocher à ce roman un manque cruel d'action, même si la partie consacrée à Eilish semble un peu plus vivante et intéressante que l'avenir dont Erin est le personnage central. Si la théorie de l'aspect curatif de la musique n'a rien d'exceptionnel, ni d'original, l'histoire n'est cependant pas dénuée d'un certain charme, d'un côté poétique évident. La personnalité d'Eilish demeure très attachante et l'alternance entre personnages réels et ceux de fiction ingénieuse autant que captivante.
Ecrite par , le 07 Mai 2007 à 09:05 dans la rubrique .
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