Le testament du docteur Weiss (Les carnets de Georg Weiss - Tome 1)
		Clod & Frébourg Edition : Petit à Petit 2006, 46 pages ISBN : 2-84949-020-2 13,50 €

Novembre 1898, dans une petite ville portuaire. Un homme fumant la pipe découvre un cadavre sur la rive : il le récupère, et... Ne serait-ce pas le docteur Weiss ? Un peu plus tard, quai désert d'une petite gare déserte : le notaire Victor Lebec attend Monsieur Weiss, petit neveu du cadavre repêché récemment, et seul héritier d'un manoir et d'une île ayant appartenu à l'aïeul. Le petit neveu n'est pas spécialement atteint par la mort de son grand oncle, lui qu'il n'a jamais connu, ou alors il y a si longtemps.

En parallèle de ces aspects juridiques d'héritage, une ombre rôde en ville, et un homme est témoin d'un massacre par une mystérieuse silhouette aux yeux orangés ressemblant étrangement au Docteur Weiss. Le crime, en tout cas, n'est pas sans rappeler les méthodes des vampires, laissant un cadavre totalement vidé de son sang, à l'exception de deux petites marques au niveau du cou.

En tout cas, le commissaire local Alazard, chargé de l'enquête, n'est pas du tout convaincu de la mort du docteur, et il ne voit pas du tout d'un bon œil la visite de son petit neveu. Peut-être parce qu'il préfèrerait que ce soit sa ville qui hérite du manoir et de l'île ? En tout cas, l'homme aime jouer de sa carrure intimidante et n'hésite pas à proférer des menaces à l'encontre de l'héritier Weiss et de son notaire.

Les éditions Petit à petit nous offrent là une très bonne œuvre pleine d'originalités. Les dessins sombres mettent l'accent sur les personnages à défaut des décors, mais cela renforce fort bien le côté glauque de cette histoire. Mention spéciale pour l'archiviste local, le vieux Norbert, excellent dans son rôle de vieux fou collectionneur de journaux et de magazines de toutes sortes.

Le scénario n'est pas en reste, loin de là, et frappe très juste. L'héritier Weiss, même s'il a l'air d'être dans son droit, est loin d'être un héros parfait et sans reproches. Il n'y a qu'à voir la façon dont il interroge Hart, l'homme ayant découvert le cadavre de son aïeul, ou comment il se renferme sur lui-même dès qu'il est question de dévoiler des sentiments.

Une excellente BD où rien n'est prévisible, dont les dessins peuvent quand même rebuter certains, mais qui vaut pourtant tellement le coup.