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Ender Wiggin, premières rencontres |
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Card, Orson Scott Edition : L'Atalante, Collection : La dentelle du cygne
2007, 224 pages
ISBN : 978-2-84172-358-4
11,50 € |
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Jean-Paul Wieczorek, polonais catholique issu d'une famille non conforme puisqu'il existe une loi limitant le nombre de naissance, est noyé dans la masse de ses huit frères et surs. Il a beau affirmer à sa mère, qui fait la classe à ses enfants, qu'il sait lire à cinq ans, celle-ci se contente de faire la sourde oreille. Aussi, lorsqu'Helena Rudolf travaillant dans le cadre du programme de sélection de la Flotte Internationale débarque chez les Wieczorek afin de tester trois de leurs enfants en âge d'être évalués, se trouve t-elle face à un petit bonhomme d'une remarquable intelligence qui va exiger d'être lui aussi soumis aux tests persuadé qu'il est de pouvoir réussir. Jean-Paul est devenu John Paul Wiggin, et vit maintenant en Amérique avec sa famille. Il est toujours aussi précoce et se prépare à assister à un cours universitaire donné par une doctorante. Il prévoit déjà de s'ennuyer ferme, de ne rien apprendre d'intéressant et donc de perdre son temps. Ce qu'il n'a pas envisagé, en revanche, c'est de tomber amoureux de la jolie Theresa Brown, qui est capable de lui faire la nique en terme de capacités intellectuelles. Voilà le contenu des deux premières nouvelles de cet ouvrage, la troisième étant à l'origine du roman La Stratégie Ender. Elle débute alors qu'Ender a déjà intégré l'École de Guerre. Il vient d'être nommé commandant à l'âge de onze ans et se retrouve à la tête d'une armée de nouveaux. Les règles du jeu, créées spécialement à son attention, deviennent fluctuantes afin de pousser ses capacités et performances au maximum de ses possibilités. La dernière se veut un trait d'union entre La Stratégie Ender et La Voix des Morts. Ender a déjà acquis sa triste réputation à cause de l'acte irrémédiable commis à l'encontre des doryphores. Il voyage en compagnie de sa sur Valentine, entre en possession de la fortune issue de placements effectués pour lui puisqu'il a atteint l'âge de vingt ans et fait la connaissance de la mystérieuse entité appelée Jane. Ender, dont le vrai nom est Andrew, se nomme ainsi parce qu'il est le dernier enfant de la famille Wiggin, le Troisième. Cette histoire a pour sujet principal le recrutement précoce des enfants les plus prometteurs. Ensuite, le processus consiste en l'isolation et le déracinement de ces jeunes recrues dans le but de les conditionner et d'en faire des soldats entraînés et préparés à combattre l'ennemi incarné par une forme de vie insectoïde : les doryphores. Ender étant le meilleur et disposant du plus gros potentiel, les efforts sont concentrés sur sa petite personne. Il est poussé jusqu'au bout de ses limites pour devenir le sauveur. La manipulation est une des armes les plus utilisées afin de transformer les enfants en outils affûtés dont la seule fonction est le combat. De fait, on a parfois tendance à oublier qu'il ne sont que des gamins car derrière ces frimousses enfantines se cachent les plus dangereux des soldats. Il est vrai qu'après avoir lu l'excellente nouvelle, contant la vie d'Ender à son entrée à l'école, on a envie de dévorer le roman éponyme et cette lecture est plutôt réjouissante puisque les détails éclairent vraiment l'histoire et ses personnages sous un jour nouveau. La nouvelle expliquant l'enfance de John Paul Wiggin est également intéressante dans le fait qu'elle braque un projecteur sur les capacités exceptionnelles de celui-ci, expliquant par là même l'autorisation donnée à la naissance d'Ender. Le seul détail qui permet de noter un vieillissement de cette uvre remarquable est la référence très nette qui est faite à la période de la guerre froide entre les États-Unis et la Russie à travers la critique de la volonté d'hégémonie du Pacte de Varsovie, cependant, à la page 67, on découvre un dialogue entrant en résonance avec l'actualité de notre pays : " Et pourtant, ce sont les femmes qui tissent les liens sociaux les plus serrés, dit-elle. Et les hiérarchies les plus rigides, répartit John Paul. Mais elles le font par la sanction sociale et non par la violence. " Ce recueil de nouvelles semble donc indispensable à tout lecteur de l'uvre de Card, et incite les autres à se plonger voluptueusement dans les aventures d'Ender, le sauveur de mondes.
Ecrite par , le 26 Avril 2007 à 07:04 dans la rubrique .
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