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Le Phénix Vert |
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Swann, Thomas Burnett Edition : Points, Collection : Fantasy
2007, 224 pages
ISBN : 978-2757802335
6 € |
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Dryades, faunes et centaures vivaient en harmonie dans le Bois d'Errance. Contrairement à leurs voisins du nord, déjà mêlés à la vie des hommes, leur existence ne connaissait d'autres troubles que ceux des changements saisonniers. Une paix qui se voit perturbée par l'arrivée d'Énée, en quête d'une terre où bâtir la seconde Troie. Pour les êtres magiques de la forêt bordant le Palatin, il faut y voir un funeste présage et l'augure de bouleversements à venir. Aussi la décision est-elle prise de tendre un piège à l'illustre héros. Mais quand Vénus se mêle des affaires des mortels, il arrive que ceux-là qui devaient se haïr finissent par s'aimer éperdûment. Quand Mellone est choisie pour perpétrer l'assassinat dÉnée, nul ne devine que celle-ci deviendra le troisième et dernier amour de ce guerrier à l'âme poétique, et moins encore qu'elle portera son fils Il peut toucher droit au coeur en quelques mots. Il détient la clef dorée qui ouvre le royaume oublié des Muses, les portes de l'époque antique où divinités, héros mythiques et animaux féeriques composaient la tapisserie du monde. Thomas Burnett Swann est un écrivain de la seconde moitié du XXème siècle. Son oeuvre, aujourd'hui méconnue dans son propre pays (les Etats-Unis) est une des sources d'inspiration les plus vives de la fantasy contemporaine. Dans Le Phénix Vert, il réécrit l'arrivée des troyens sur les côtes du futur empire romain, et mène son lecteur, au fil de trois récits flirtant avec le tragique, jusqu'au célèbre épisode du meurtre de Remus par son frère jumeau, Romulus. La prose y est emprunte de mélancolie et de sensualité, la narration orchestrée de main de maître. Tout y est nuance et arôme, des personnages centraux, douloureusement ambigus (que penser de la relation entre Énée et son fils Ascagne, plus incestueuse que filiale et pourtant toute dénuée de perversité), jusqu'aux merveilleux décors forestiers et côtiers évoqués avec une richesse de vocabulaire et un sens descriptif auxquels la qualité de la traduction française rend justice. Superbe jusqu'à la dernière page, je ne peux résister à l'envie de vous faire partager dès maintenant les dernières phrases de ce roman incontournable, où se trouve condensée toute la force poétique de cet artiste et artisan du Verbe : « Où est-il donc, l'oiseau de feu ? Dans la haute flamme verte des cyprès, je vois son ombre, qui palpite avec les hirondelles. Dans la ville qui étouffe le Palatin, où les faunes se promènent avec les hommes et où l'on nourrit les loups dans les temples, j'entends le bruissement de ses ailes. Mais c'est son ombre et sa rumeur. L'oiseau lui-même n'est plus. Toujours ses ailes battent juste hors de portée de nos mains, et le vent possède son cri. Où est-il donc l'oiseau de feu ? Levez les yeux, il flambe dans le ciel, avec Saturne et l'Âge dor. »
Ecrite par , le 18 Avril 2007 à 13:04 dans la rubrique .
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