Cat shit One (Tome 0)
		Kobayashi, Motofumi Edition : Glénat, Collection : Seinen manga 2007, 141 pages ISBN : 978-2-7234-5635-7 6,50 €

Orbite de Mars, en 2005, la capsule spatiale Odyssey s'apprète à atterrir enfin. Mais les pilotes s'apperçoivent vite que les commandes ne répondent plus, et pour cause : ils sont irrémédiablement attirés dans un trou de ver qui vient de se former à leurs côtés. Les deux astronautes s'éveillent à bord de leur capsule, mais au moment d'en sortir, le premier se fait descendre par des tirs d'une mitrailleuse tenue par un chat en tenue de combat criant "Die, GI !". Le second, Perkins, ne doit la vie sauve qu'à l'intervention de l'armée américaine représentée par... des lapins. Plus étonnant, Perkins lui-même s'aperçoit qu'il est un lapin et que la photographie de son épouse et de son bébé sont eux-aussi à présent des lapins.

Cette introduction est sans doute une explication aux motivations du sergent Perkins de participer à une guerre qui a été tant décriée aux Etats-Unis dans les années 70, c'est à dire la guerre du Vietnam. Car c'est bien la véritable raison d'être de cette série, Cat Shit One, dont ce numéro 0 est en réalité le quatrième volume sorti. Il permet de donner un début et une fin aux trois autres volumes, dont l'action se déroule entre le chapitre "Mission 4" et "Cat shit one - le retour". Maintenant que le décors est posé, passons au contenu proprement dit. Je m'attendais en regardant juste les images à un livre véritablement inintéressant. J'ai eu tort, mais tout dépend de ce qu'on y recherche. Mis à part le côté ridicule des nationalités représentés par des animaux (ainsi les lapins en Américains, chats pour les pays du Vietnam, Laos et Cambodge et panda pour les Chinois), les données techniques, historiques et les comportements des soldats sont eux parfaitement bien exécutés. Et pour cause : cette série a préalablement été prépubliée pour Combat Magazine. On y retrouvera donc les Yards, montagnards vietnamiens alliés aux GI, la Hanoi Highway et plein de vocabulaire spécifique qui fait qu'on s'y croirait.

Graphiquement, c'est très bon, les détails sont bien rendus, particulièrement sur les 64 premières pages en couleur (rare pour un manga n'est-ce pas ?). Autre particularité, ce manga est publié dans le sens occidental de lecture, et ce d'origine (serrer les mains avec la patte droite, ça ne peut pas se changer).

Pour en conclure, je pense que le côté SF ne sert strictement à rien à la compréhension de ce livre sinon d'excuse pour s'intéresser au sujet réel. Si la guerre du Vietnam et les aventures d'un commando ne vous intéresse pas, laissez ce livre sur l'étalage. Sinon, je vous le recommande car cette partie est vraiment fiable.