Vers Fondation - Le déclin de Trantor
		Asimov, Isaac Edition : Omnibus, Collection : SF 2006, 896 pages ISBN : 978-2-258-07330-2 21 €

Cet ouvrage regroupe deux romans d'Isaac Asimov : Prélude à Fondation et L'Aube de Fondation. Le premier livre met en scène Hari Seldon lors de son intervention à l'occasion du Congrès décennal. Il expose pour la première fois sa théorie concernant la psychohistoire, une science prédictive qui permettrait à l'aide de calculs mathématiques d'anticiper les événements et ainsi de maintenir l'ordre. Ce que Hari n'avait pas prévu, ce sont les passions engendrées par son exposé. Acculé à la fuite, il va parcourir l'empire galactique afin d'échapper aux tentatives de récupération politique et de manipulation provoquées par l'attrait et la convoitise de cet instrument. Si au départ, il se contente de l'envisager comme une possibilité irréalisable, il va très vite se mettre à réfléchir au moyen de la rendre opérationnelle. L'Aube de Fondation débute alors que huit années se sont écoulées. Dans ce second roman, Hari Seldon a trouvé le point de départ de la psychohistoire et se démène pour la développer et trouver les calculs qui permettront de l'utiliser de manière optimale et systématique. Il est à présent marié, respecté et appelé à occuper de hautes fonctions. Il travaille activement et dans le plus grand secret à la mise au point de sa théorie tout en essayant de fuir au maximum les pressions qu'on lui fait subir de toutes parts. Il est devenu un personnage central de la vie politique de Trantor.

Ces deux livres sont des préquelles de la célèbre saga Fondation de Asimov. Ils tournent autour du personnage emblématique qu'est Hari Seldon. Ces écrits mettent en lumière sa vie, sa personnalité complexe ainsi que son charisme. Il a trente ans au début de Prélude. Jeune mathématicien, il n'envisage pas une seconde le cataclysme personnel que va déclencher sa déclaration, ni que cela va guider son existence. Il n'est pas du genre spécialement remarquable sur le plan physique, cependant il cache bien son jeu, car il pratique l'Esquive à haut niveau et son intelligence ne possède pas d'équivalent. Il apparaît comme un personnage modeste, toutefois l'idée que de jeunes loups puissent s'attribuer la découverte de la psychohistoire lui hérisse le poil. C'est lors de ses différents déplacements qu'il va faire la connaissance des personnes les plus importantes de son existence. Tout d'abord, le docteur Dors Venabili, historienne de son état et redoutable combattante dont la mission est de protéger Hari des agresseurs de tout poil. Parmi ces rencontres primordiales, il y aussi le futur mathématicien et proche collaborateur d'Hari : Yugo Amaryl, Eto Demerzel, le Premier ministre ainsi que Raych, un garçon étonnant que Hari finira par prendre sous son aile. Tel Flaubert, Isaac Asimov pourrait dire : " Hari, c'est moi ! ".

Si Prélude à Fondation est une course poursuite, une succession de coups de théâtre et donc essentiellement un roman d'action, L'Aube de Fondation est plus axé sur l'élaboration de la psychohistoire ainsi que sur l'aspect politique, les intrigues et la manière de déjouer les complots. Il met à nu les rouages du fonctionnement de différentes sociétés de manière intelligente et habile. L'il est exercé, l'esprit  vif et l'analyse fine et pertinente.

On a affaire à une très belle écriture, un style fluide, sans fioritures inutiles mais de bonne facture, ce qui rend le récit très accessible. Cette saga d'Asimov représente un très bon moyen de rentrer en science-fiction car tout est clair, exprimé de manière très pédagogique, ce qui décuple d'autant le plaisir et titille la curiosité. Une lecture de Fondation n'est pas à négliger si ce n'est déjà fait. Cette version est très intéressante du fait des dossiers apportant des précisions sur la genèse de l'uvre dus à l'écrivain ainsi qu'à Jacques Goimard que l'on ne présente plus, puisqu'il est l'auteur de nombreux recueils critiques concernant la science-fiction ou bien encore la fantasy. Qui d'Isaac Asimov ou du traducteur est un admirateur d'Alexandre Dumas ? En tout cas l'hommage est bien présent.