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Une fille comme les autres |
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Ketchum, Jack Edition : Bragelonne
2007, 350 pages
ISBN : 978-2-3529-4020-3
20 € |
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L'éditeur le dit lui même "C'est un livre que je n'oublierai jamais". Depuis que je l'ai refermé, je me pose une question : comment en sont ils arrivés là ? Mais laissez moi poser le décor... Meg et sa soeur Suzan ont perdus leurs parents dans un terrible accident de voiture, qui a aussi laissé des cicatrices sur les deux gamines. Orphelines sans parenté proche, elles sont recueillies par leur tante Ruth qui habite une petite ville tranquille. Elles ne savent pas encore qu'elles viennent d'entrer dans un engrenage infernal... Très vite, Meg devient le souffre douleur de Ruth, lui servant de bonne à tout faire. Incapable de résister - Ruth s'en prend à sa soeur quand Meg désobéit - Meg arrive de temps en temps à sortir pour décompresser, et fait la connaissance de Davy, le jeune voisin de Ruth. Habitué de la maison, celui-ci devient très rapidement son ami, et va assister, quasi impuissant, à la lente descente aux enfer de Meg. Tout va y passer. Les cordes, les coups, les crachats, la privation d'eau et de nourriture, dans un crescendo de violence et d'horreur, Ruth va réduire Meg à n'être qu'une "chose", tout juste bonne à subir les railleries et les coups. Elle va aussi impliquer dans ce processus de haine et de destruction tout d'abord ses fils, puis les amis proches de ceux-ci, y compris Davy. Pas de happy end dans ce bouquin, même si on espère jusqu'au bout que l'enfer va s'arrêter pour Meg. Autant demander à la terre d'arrêter de tourner, les horreurs iront jusqu'au bout. Dans un déroulement implacable et impitoyable, Ketchum nous décrit, jour après jour, la lente agonie de la jeune fille, qui tentera, aidé de Davy, de s'enfuir et qui le paiera de sa vie. Tiré d'un fait réel qui s'est déroulé dans les années 50, Jack Ketchum nous présente un roman d'une atroce lucidité. Davy, le narrateur, se sait impuissant devant la détresse de la jeune fille, mais se révèle aussi à la fois horrifié et fasciné par le pouvoir que lui et ses amis ont sur elle. Même si il ne participe jamais activement à la torture, il assiste régulièrement aux souffrances qu'elle reçoit, et se sent troublé de manière malsaine, sans pouvoir se résoudre à dénoncer sa voisine et ses amis. Préfacé par Stephen King qui fait l'éloge de l'auteur, ce roman nous plonge dans une réalité crue et sombre, qui laisse, longtemps après qu'on ait refermé le volume, un goût amer dans la gorge. A déconseiller aux âmes sensibles.
Ecrite par , le 28 Mars 2007 à 14:03 dans la rubrique .
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