Pieds nus en smoking
		Traverso, Frédérique Edition : Belfond 2007, 198 pages ISBN : 978-2-71444287-1 16 €

Maud vit dans une maison bourgeoise de Saint-Germain. Elle a deux fils, des jumeaux, Gaël et Julien qu'elle trouve affreusement laids. Elle a également un mari cadre, ambitieux et amateur de dîners improvisés à la dernière minute, surtout quand il débarque à la maison avec ses collègues et que sa femme est derrière les fourneaux.

Dans la maison, il y a aussi Olivia, une adolescence de quinze ans qui a perdu ses parents dans un accident d'avion. Censée être élevée par sa grand-tante, elle comble son abandon en aidant Maud à tout instant.

Un soir, le mari téléphone à peine deux heures avant de rentrer à la maison, avec collègues et directeur en plus. Maud doit alors abandonner le moment privilégié qu'elle s'était mitonné avec un crabe pour venir à la rescousse de son époux. Heureusement, Olivia est là pour l'aider et détourner les fruits et légumes du jardin de sa grand-tante. Et ce n'est pas la seule aide dont la jeune maîtresse de maison aura besoin au cours de cette soirée, chargée d'enjeu et parsemée de rebondissements.

Ces aventures d'une jeune femme au foyer désespérée qui oscille entre la soumission et la révolte ne passionnent pas vraiment. En effet, l'auteur, qui a donné un tempérament calme-mou à son personnage, n'explore pas vraiment les pistes qu'elle a créé. Elle culpabilise-mou de ne pas aimer ses enfants, de ne plus désirer son mari, de vouloir coucher avec un autre. Elle s'emporte-mou quand la secrétaire du patron va uriner dans son jardin ou qu'elle provoque un incident qui ruine le dîner. Bref, rien à voir avec les ménagères survoltées du petit écran. De la situation mise en place - un dîner à enjeu, un patron odieux, un collègue suicidaire et un autre dragueur, une secrétaire vicelarde, un sentiment de répulsion vis-à-vis de ses enfants et une adolescente qui préfère observer les gens sombrer plutôt que de les aider, etc. - elle ne ne fait pas grand-chose et c'est dommage. Cela aurait pu être un roman drôle, léger, décapant. C'est juste une chronique sociale d'une femme bourgeoise qui n'aime pas sa vie. Flaubert l'a déjà fait en mieux.