La naissance de Beau Singe-Roi (Le voyage en occident - Tome 1)
		Chen, Weidong & Peng, Chao Edition : Xiao Pan 2007, 164 pages ISBN : 978-2-940380-30-5 7,50 €

Au large du pays de Aolai (Chine) se trouve l'île nommée Mont des fleurs et fruits. Un jour, le rocher situé au somment de la montagne vient à exploser, donnant naissance à un singe sous une lumière dorée qui parvint jusqu'au domaine des cieux. Celui-ci fut rapidement accepté par la communauté des singes y demeurant. Un jour le singe de pierre parvint à entrer dans la caverne sous la cascade où se trouvait un fabuleux trésor. Ce faisant, il devint roi de ce peuple et reçut un nom, Beau Singe-Roi où il vécut en paix avec ses compagnons pendant deux siècles. Mais alors un événement le chagrina, le doyen était mort de vieillesse ! Ainsi ils ne possédaient pas le rêve de l'immortalité. Mais pour échapper à la loi de Yama, le juge des morts, il faut partir en quête d'un Bouddha, d'un immortel ou d'un saint, seules personnes à s'être évadées de la roue des existences.

Beau Singe-Roi part alors vers l'ouest et pendant maintes années où il apprit la langue des Hommes, il chercha celui qui le guiderait vers la voie de l'Immortalité. Enfin à l'ouest il trouva la grotte de la Lune penchée et des trois étoiles, temple du patriarche Subhûti. Ce dernier l'accepte pour disciple en lui donnant le nom de Singet Conscient-de-la-vacuité (Sun Wukong en chinois).

Nombre des noms utilisés ci-dessus sont peu compréhensibles sans les aides explicatives situées en fin de volume. En tout cas, vous l'aurez sans doute compris, Le Voyage en Occident est un man hua dérivé du livre La pérégrination vers l'Ouest qui est un des quatre grands classiques de la littérature chinoise. En cherchant bien à nouveau, ce n'est pas la première fois que je vous parle de ce livre. J'ai pu en effet vous en toucher un mot lors de mes chroniques de la série Sayuki par exemple où l'on retrouve un être né des singes nommé... Songoku (version japonaise de Sun Wukong sans doute). Et là encore vous saviez que Son Goku est le personnage principal du cultissime Dragon Ball (dont je vous parlerai bientôt des nouvelles traductions chez Glénat). Dans Le Voyage en Occident, Chen Weidong a essayé malgré les quelques traits d'humour de coller le plus possible à l'histoire originale comme nous l'explique en préface le traducteur, Gilbert Mijoule, dont les qualités explicatives ont été d'un grand secours sur la compréhension fine de cette lecture. En outre le graphisme vivant généré par Peng Chao fait parfaitement le lien entre le légendaire et l'humour contemporain.

Maintenant parlons des similitudes entre ce livre et l'adaptation d'Akira Toriyama, Dragon Ball. Outre le nom du personnage, sa nature de singe (dans le livre japonais, Goku a une queue de singe) on va retrouver le nuage magique (Nyo-i Bô au Japon) ici expliquée par un sortilège de marche dans les nuages, et le bâton magique (Kinto-Un au Japon) ici nommé Bâton de bon plaisir cerclé d'or. On peut en outre remarquer une certaine naïveté dans les gestes et une formidable adaptation aux apprentissages martiaux. On y retrouvera aussi Yama le juge des cieux qui garde le registre des morts, une figure de la religion taoïste.

Concluons donc que ce livre est une réussite, à la fois divertissante et instructive. Procurez-vous un marque-page pour la page 163, c'est un conseil !