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Le passage de la nuit

 
  Murakami, Haruki
Edition : Belfond 2007, 229 pages ISBN : 978-2714442147 19,50
 

La vie étudiante, le jazz, l'étrangeté au coeur du quotidien : les thèmes habituels chez Murakami sont à nouveau présents. Et pourtant, une transformation s'est opérée. Plutôt que de ressortir à nouveau le spectre de l'autobiographie, l'auteur a cette fois-ci opté pour un récit analogue à un scénario de long métrage. Un style descriptif donc, un style où le rôle de l'observateur peut être tenu par le lecteur/spectateur, sans avoir besoin d'un personnage principal pour intermédiaire. Sur cette base se développe alors une histoire sembable à une parenthèse, débutant au commencement de la nuit et se terminant à l'aurore. Une manière d'exploiter la force symbolique de l'environnement nocturne pour mettre le quotidien en perspective.

En arrière-fond, un pitch à la Sleeping Beauty : une belle japonaise est allongée sur un lit, dans une chambre d'étudiante. Elle semble dormir, mais certains signes permettent de deviner que cet état est en quelque sorte anormal. Comme trame principale, le parcours nocturne d'une lycéenne échouée dans un bar de nuit.Comme souvent chez Murakami, ces deux récits sont présentés en alternance, un peu comme dans La Fin des Temps. L'un est le pendant de l'autre, l'un comporte une dominante de mystère, l'autre une dominante de quotidien. Mais ces deux mondes ne sont bien sûr pas sans rapport et Murakami nous laisse entrendre qu'il existe des passerelles : personnages à cheval entre ces deux mondes ; évènements révélateurs ; rapports d'incidences ; lieux. Bien évidemment, la nature de ces connexions n'est pas élucidée la plupart du temps. Bien des choses sont laissées dans l'ombre, non pas par goût du suspens, mais probablement par volonté de laisser ouverte la porte des possibles et ménager un espace pour l'implicite.

Comme dans la majorité de ses autres romans, les personnages inventés par Murakami sont à la fois simples et complexes, et c'est ce qui les rend touchant. Sans être dotés de talents exceptionnels, ils entretiennent tous un rapport personnel avec l'étrange. Dans Le passage de la nuit, tout se passe par ailleurs comme si la vie nocturne opérait comme un révélateur, mettant en lumière leurs caractères les plus étranges. Takahashi, pourtant décrit comme un jeune homme à l'allure banale s'avère ainsi avoir une fonction motrice déterminante pour la progression du récit. Kaoru, l'ex-catcheuse, a tout du personnage secondaire. Pourtant cette nuit lui donnera droit à la parole, pourra prétendre à autre chose qu'au statut de simple personnage secondaire. Quant au salary man, qui incarne habituellement la figure de la fonctionnalité et de l'anonymat dans les sociétés modernes, il s'avèrera en définitive doté d'une personnalité opaque et inquiétante.

Sans doute moins ambitieux que Les chroniques de l'oiseau à ressort ou La fin des temps, Le Passage de la Nuit n'en reste pas moins un récit particulièrement efficace dans sa manière de jouer sur les ambivalences et la dualité simplicité/mystère. Par ailleurs, sa forme singulière, en comparaison des autres romans du même auteur, indique peut-être qu'il s'agit d'une première tentative de Murakami pour renouveler les codes de son écriture.

Ecrite par Bibirox, le 12 Février 2007 à 19:02 dans la rubrique Roman Inclassable .
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