Un mal inexpiable
		Blanchard, Alice Edition : Belfond, Collection : Nuits noires 2006, 376 pages ISBN : 978-2714441942 20 €

Chercheuse en génétique, Daisy Hubbard s'est spécialisée dans les études destinées à mieux connaître et combattre la maladie rare qui a emporté son frère alors qu'il n'était qu'un jeune enfant. Alors qu'elle est sur le point de passer à la phase des études cliniques, elle apprend par sa mère que sa sur Anna a disparu. Dans un premier temps, Daisy refuse de s'inquiéter. En effet, sa sur est atteinte de schizophrénie et elle n'en est pas à sa première fugue. Cependant, sa mère insiste. Donc, Daisy prend un avion pour la Californie.

A son arrivée, elle découvre un monde glauque dans lequel sa sur a évolué, s'est fait des amis et a disparu du jour au lendemain.

Bientôt, la police arrête un suspect. Roy Gaines. Il adore mener Jack, l'inspecteur chargé de l'enquête, en bourrique. Pourtant, Daisy et la police n'ont pas le choix, il est le seul à pouvoir les mener jusqu'à Anna. Du moins, c'est ce qu'ils pensent.

Alice Blanchard a écrit un roman policier plutôt classique, écrit sur un mode linéaire avec une jeune femme en danger, un inspecteur pas très net et un suspect manipulateur féru de science.

En dehors de son laboratoire, Daisy est paumée. Seul son amour pour sa famille la pousse à mener l'enquête pour retrouver sa sur. Gaines, tueurs en série, n'est pas dénué d'humanité. Mais en ce qui concerne sa dernière victime, ses motivations ne sont pas celles d'un psychopathe. Anna, apparemment gentiment cinglée, se révèle être beaucoup plus forte qu'on ne pourrait le croire. Elle est même capable du pire par amour. Finalement, on se sait plus vraiment qui est la paumée de l'histoire, qui est le tueur sanguinaire et qui protège vraiment sa famille. Les réponses se trouvent toutes dans les passés des personnages, les chemins se sont croisés par hasard.

Les personnages sont complexes, bourrés de défauts, de blessures. L'auteur préfère les mettre en scène au lieu de décrire leurs souvenirs ou leurs sentiments.

De plus, Alice Blanchard décrit les ambiances mornes et les situations glauques sans superflu, ce qui donne une certaine force à son histoire.. Elle ne montre que l'essentiel et se passe de la poudre aux yeux.

Les rebondissements sont savamment orchestrés, amenés tout en finesse et introduits aux bons moments. Ils en ressort une sensation de rythme qui vient contrecarrer la construction linéaire du roman.

Ainsi, l'histoire se lit vite et on a du mal à décrocher.