Un homme est mort
		Kris & Davodeau Edition : Futuropolis 2006, 62 pages ISBN : 2-75480-010-7 14,90 €

1950 dans le Finistère. Brest est en pleine reconstruction suite aux bombardements subis lors de la deuxième guerre mondiale. Cela fait quelques temps déjà que les ouvriers se tuent à la tâche sans la moindre considération patronale : la colère et la tension montent.

C'est dans ce contexte que René, journaliste, revient au pays à la suite d'un reportage sur l'IRA en Irlande. Mais les moyens et le matériel mis à sa disposition pour suivre les manifestations ouvrières ne suivent pas vraiment : on aura l'image mais pas le son !

Au cours d'une manifestation, la tension monte et la police n'a d'autre choix que de tirer « dans le tas ». Résultat : Edouard Mazé meurt d'une balle en pleine tête.

L'histoire se tourne alors vers le reportage de René, à la mémoire dEdouard Mazé : filmant sans relâche les travailleurs et la reconstruction de sa ville, il projette le film en le commentant : le succès est tel que, bouche à oreille aidant, de plus en plus de monde assiste aux projections. L'affaire est telle que le film, de très mauvaise qualité suite au nombre de projections, arrivera jusque la capitale pour sa projection ultime.

Kris et Etienne Davodeau ont fait là une très belle BD franchouillarde, entièrement basée sur des évènements réels. L'objet a eu un tel retentissement qu'on en a parlé jusquau JT ! Le style Davodeau (au dessin et scénario, s'il vous plaît !) est omniprésent (jetez un oeil à la chute de vélo, tout un programme !), avec des dessins qui s'attardent surtout sur les expressions des personnages plutôt que sur les décors. Le tour de force d'arracher une larme au lecteur est réussi, si vous nêtes pas un sans-coeur !

En tout cas, si vous êtes breton ou si vous avez de la famille dans le pays des korrigans, cette BD est à posséder (comme tout ce qui se fait chez Futuropolis dernièrement d'ailleurs), ou est une excellente idée cadeau.

Il est à noter quand même que l'édition originale (EO) est de plus en plus difficile à trouver, d'autant quelle est agrémentée de photos de Brest durant sa reconstruction (Ah : la rue de Siam et la rue Jean Jaurès !) et d'interviews des auteurs.