Evil Heart (Tome 1)
		Taketomi, Tomo Edition : Kana, Collection : Big Kana 2006, 180 pages ISBN : 2-50500-011-5 7,35 €

Dès le jour de la cérémonie de rentrée des classes, le jeune Ume Masaki pose problème : il s'est défendu de façon violente contre des élèves de deuxième année qui l'ont pris à parti. Sa grande soeur Machico, seule personne qui s'occupe de lui, vient tout de suite dans son ancien collège pour s'excuser. Le professeur principal, Madame Kawada, l'excuse bien volontier, d'autant plus que Machico était une élève très appréciée et que l'on connait la situation particulière d'Ume.

En effet, s'il vit seul avec sa soeur, c'est à cause d'un drame famillial qui sera expliqué plus tard dans le récit. Dans le même temps, Ume découvre le gymnase. Et à l'intérieur, des personnes en kimono qui s'entraînent à un art martial qu'il ne connait pas. Là il voit une jeune fille frèle arriver à mettre à terre un homme très grand, étranger de surcrois. Ume n'en croit pas ses yeux ! Justement c'est ce qu'il veut, devenir fort, très fort. Il va revoir cet étranger plus vite qu'il ne le croit en réalité. Celui-ci n'est autre qu'un de ses professeurs ! Daniel comprend vite le trouble dans la vie d'Ume, et lui propose d'apprendre cet art martial, l'aïkido.

Tomo Taketomi utilise le récit pour dévoiler petit à petit les raisons qui ont poussé Ume à devenir un mauvais garçon, chose très étonnante dans le contexte japonais où de tels débordements sont proscrits même par les Yakusas. L'aïkido, dans ce contexte apparaît comme une solution plutôt étonnante, car cet art martial n'est pas basé sur l'attaque. Ume hésite alors à lui trouver un intérêt ou pas, mais le fait qu'il se soit retrouvé si facilement à terre plusieurs fois penche dans la balance. Malheureusement son grand-frère, Shigeru, va aussi faire poser son poid dans la balance.

Ce récit troublant nous ramène à notre propre pays et nos jeunes en difficulté. On le voit ici, les réponses de leur entourage, parents, professeurs ou camarades de classe, entraînent un phénomène d'acroissement du mal-être la plupart du temps. Certes les sports de combat ne sont pas toujours la solution, surtout quand ils peuvent développer une agressivité, mais toujours est-il que ne rien faire, c'est pire.

"Si tu veux devenir plus fort, il ne faut pas se battre"

Je suivrai donc cette série avec un oeil attentif, non seulement pour l'aïkido et la façon dont il est amené, mais aussi pour la construction sociale de ce récit dramatique.