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La couleur de la faim |
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Heliot, Johan Edition : Octobre, Collection : Croix des Fées
2006, 268 pages
ISBN : 978-2-91562113-6
17,50 € |
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Être un ogre signifie qu'un problème existentiel vous pourrit la vie en permanence : la faim. Morcaï Treznor en sait quelque chose. Elle le pousse à faire tout et n'importe quoi, même s'approcher de la ville de Perdition pour trouver de quoi se mettre sous la dent. Malheureusement pour lui, il tombe en pleine préparation d'un grand tournoi : La rencontre des Héros. Tous les molosses, armoires à glace et autres gladiateurs du pays sont censés s'affronter à cette occasion. Le hic, c'est qu'ils meurent tous chacun leur tour. Et comme Morcaï est un ogre et que les ogres mangent n'importe quoi - même des humains - , il fait partie de la courte liste des suspects. Cependant, tout ogre qu'il est, violent, hargneux et dénué de scrupules, Morcaï est bien décidé à ne pas se laisser faire ; il enquête sur les meurtres afin, notamment, de prouver son innocence. Une évidence lui saute bientôt aux yeux. Il y a plus que la rencontre des Héros en jeu. Il a été pris dans la lutte sans merci pour le pouvoir sur l'île de Manaan. La couleur de la Faim se distingue de tout ce qu'on a pu lire récemment dès la première page. Une conversation particulièrement misogyne et complètement assumée donne le ton : le lecteur est en train de lire une histoire musclée, aux bonnes odeurs de tavernes et autres relents d'hormones. Là où d'autres auteurs se seraient enlisés dans une telle contextualisation, Johan Heliot s'en tire avec un roman hors norme qui ne manque pas d'entraîner son lecteur dans une ambiance de polar sur fond de Fantasy. L'auteur a en effet pris soin de réunir plusieurs ingrédients savoureux. Tout d'abord, il y a les personnages, tous atypiques, travaillés, incarnés tant et si bien qu'on a l'impression de les connaître, de les apprécier - même si la plupart sont de véritables crevures. Ensuite, on sent les influences du roman, tirées notamment des films de Scorcese et/ou des westerns de Clint Eastwood. Enfin, l'histoire, construite, enlevée, prenante, maîtrisée. Et la fin, surprenante, inattendue, mais tellement logique. On sent que Johan Heliot s'est fait plaisir en écrivant ce roman et c'est une réussite. On en redemande.
Ecrite par , le 22 Janvier 2007 à 16:01 dans la rubrique .
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