La Grande Toile
		Agrimbau & Ippoliti Edition : Albin Michel 2006, 56 pages ISBN : 2-2261-7148-7 14,90 €

Lorenzo erre sans but dans le froid lorsqu'il fait la rencontre de Lailuka, l'artiste. Celle-ci a un rêve : entrer dans la grande cité moderne de Unanima et voir son oeuvre devenir le modèle du grand projet de cette ville d'artistes. Elle va entraîner Lorenzo à sa suite et c'est un long voyage sur un bateau chasseur de sèches géantes et producteur d'encre qui va les amener aux portes de la ville.

L'admission n'est pas encore jouée et nos deux personnages vont devoir convaincre les habitants de leur utilité. Mais ceux-ci ont également bien d'autres choses en tête car maintenant qu'une surface géante a été établie pour servir de support à la grande oeuvre, il va falloir se décider pour un projet. Les différentes propositions engendrent des discussions sans fin et il semble que Mastrangelo ne parviendra pas à obtenir un consensus. Il est notamment violemment pris à parti par Ego qui renie ce supposé souhaité accord général et qui fait prévaloir l'importance de la différence. C'est d'ailleurs lui qui fait entrer Lailuka dans la cité grâce à sa voix, mais suite à une invitation, celle-ci comprend que c'était pour obtenir son soutien à son projet égocentrique au possible : il souhaite que ce soit son visage qui serve de modèle à l'oeuvre gigantesque.

Lorenzo, qui n'a rien d'un artiste, réussira à se faire accepter et il prendra même de l'importance pour la ville. Et les choses arrivent au point où tout est prêt pour la mise en oeuvre du projet grandiose. Et les surprises se succèdent...

Sur une fable gentiment décalée dans un futur improbable, Agrimbau et Ippoliti parviennent à nous séduire : cela manque d'allant et de piment, le récit est un peu trop paisible mais le divertissement est bien là. Le graphisme est séduisant par ailleurs notamment grâce au travail sur les couleurs. Le dessin n'est pas en reste, très lisible. Une bande dessinée qui forme un ensemble très honnête.