Le dragon de Lucifer
		Grimwood, Jon Courtenay Edition : Bragelonne 2003, 343 pages ISBN : 2-914370-57-1 20 €

Lorsqu'une idée rencontre les moyens de la réaliser, cela peut donner naissance à quelque chose de fantastique, voir d'aberrant. Et c'est exactement ce qu'il s'est produit pour la Nouvelle Venise, une île en plein milieu du Pacifique, et réplique exacte de l'originale. En tous cas pour ce qui est du centre de la ville. Les Bas-Fonds ne sont, en effet, que des banlieues ajoutées au fil des ans et dans lesquels ne vivent que les rebus et les exclus du paradis du centre.

Mais c'est dans le centre de la ville que vie Razz, une femme à la peau argentée, garde du corps du Doge, sorte de symbole et guide plus ou moins mystique du Conseil dirigeant de la Nouvelle Venise. Ce dernier passe pourtant la plus grande partie de son temps à jouer à un jeu vidéo interactif, le Dragon de Lucifer. Mais les ennuis vont bientôt commencer lorsque Razz se fait assassiner par un garde... et se réveille différente à Zurich.

Commence alors une course poursuite pour retrouver le Doge. Parce que rien ne pourra la détourner de sa mission première. Et pendant ce temps, Angeli, un flic des Bas-Fonds va essayer de comprendre comment un garde proche du Doge a pu être assassiné au nez et la barbe de tous.

Savoureux mélange de thriller et de cyberpunk, tenté d'une grosse part de violence, ce roman nous plonge littéralement dans un monde sombre, glauque et sans espoir. Le début de l'histoire est assez dur à suivre, mais les évènements s'imbriquent en insistant légèrement. La fin est trop abrupte, et de nombreuses questions sont laissées en suspend.

Cependant, cela n'empêche en rien le Dragon de Lucifer d'être un roman agréable et rapide, au rythme endiablé et aux visions peut-être un peu trop réaliste sur un futur probable et déprimant.