Saiyuki (Tome 1)
		Kazuya, Minekura Edition : Panini Manga 2004, 196 pages ISBN : 2-84538-310-X 10,20 €

Au Chang'zan, le temple du soleil couchant, arrive Genjyo Sanzo, l'un des cinq bonzes de ce rang. Devant lui apparaissent les visages des trois membres de la Trinité Bouddique. La raison de ce conseil est grave : depuis quelques temps, les Yokai qui vivaient en paix parmi les humains ne sont mis à perdre leur conscience. Les humains du Togenkyo, le paradis terrestre, sont obligés de vivre avec la peur de l'autre, et celle de mourrir. L'instigateur de tout ceci essaye de faire revivre le démon-taureau, Gyumao, jadis emprisonné par le guerrier Nataku, cinq siècles auparavant. Afin de rétablir l'ordre du Togenkyo, la trinité envoie donc vers le Tenjiku (l'actuelle Inde) Sanzo avec ses trois compagnons d'antan, Son Goku, Sha Gojyo et Cho Hakkai. Go to the West !

Si le début de l'histoire est bien celui décrit ci-dessus, la mise en place des personnages se fait petit à petit, avant ou après ces données. Pour certaines des cases, l'explication ne viendra que bien plus tard dans la lecture de la série, ce qui fait que Saiyuki est une histoire complexe et complète, en neuf volumes. Pourtant, la lecture se fait aisément tant l'effort porté par Minekura Kazuya à la rendre fluide a bien porté ses fruits. Son point fort, puisque ce n'est pas l'intrigue principale d'une banalité affligeante, c'est les quatre personnages principaux qui ont des motivations qui leur sont propres et une histoire dont la suite se chargera de nous en faire part. Je ne manquerai pas de faire référence à Son Goku, le légendaire roi des Singes de la légende chinoise dont le personnage a été utilisé maintes fois, notemment par Akira Toriyama dans le célebrissime Dragon Ball. Et pour cause : Saiyuki est une adaptation revisitée de la légende chinoise écrite par Wu Cheng'en au seizième siècle et intitulée Lextrême voyage vers l'Ouest, également connue sous le nom de La légende du roi des singes.

Côté graphisme, là on est face à un dilème. D'un côté un dessin interne pas toujours très gracieux, qui montre la jeunesse de la mangaka sur ce début de première série, de l'autre des illustrations couleurs de couvertures et de premières pages somptueuses. Celles-ci sont issues de la réédition japonaise dans une autre maison que l'originale et pour laquelle Minekura Kazuya les a entièrement redessinées. S'en suit l'ambiance. Mi-ancien, avec des humains et créatures magiques à forme humaine dans un univers entre le med-fan et l'Asie médiévale ; et mi-moderne avec des révolvers et des Jeep (même si cette dernière est en réalité un Dragon, si si). Quant aux dialogues, ils sont à la hauteur des personnages principaux, hauts en couleur. Donc très, très... premier degrés. Fusent les insultent et chamailleries ou autres menaces de mort douloureuse, ce qui nous rappelle qu'un manga n'est pas toujours une bande dessinée pour enfant.

Au final, et après lecture de la moitié de cette première série de Saiyuki, je pense que ce n'est certes pas un des meilleurs cru, mais qu'elle mérite largement la lecture, voire son acquisition. Reste le prix... très cher pour un manga, mais c'est malheureusement les habitudes de Panini Manga. A vous de juger.