Le soleil du nouveau monde
		Irvine, Alexander C. Edition : Fleuve Noir, Collection : Fantasy 2006, 395 pages ISBN : 2-265-08110-8 23 €

Quand le soleil change, le monde change aussi. Tous les 520 ans à peu près naît un être humain sur qui va reposer la possibilité de ce changement. L'inconvénient pour ce pivot, ce Nanahuatzin, c'est qu'il va être sacrifié. C'est du moins ce qu'affirme l'ancienne foi aztèque, que l'aventurier ambitieux Riley Steen croit dur comme fer. Aussi va-t'il faire enlever la petite Jane Prescott, en qui il voit le nouvel avatar de Nanahuatzin, dans un incendie qui tuera sa mère, laissant au désespoir le père de Jane, convaincue qu'elle a également péri dans le sinistre.

Quelques années plus tard, et alors que Jane a réussi à s'enfuir des mains de Steen, un jeune esclave mulâtre appartenant au propriétaire de la caverne du Mammouth rapporte des profondeurs inexplorées de la grotte une bien étrange momie, que Steen va s'empresser d'acheter, pour la revendre à Phineas T. Barnum. Jusque là, tout va bien. Jusqu'au premier contact entre la "momie" et Archie Prescott, le père de Jane, moment où les plans soigneusement élaborés de Steen vont commencer à dérailler.

Ce roman foisonnant n'est vraiment facile ni à résumer ni à classer, car le nombre de morts qui s'y promènent et y agissent, notamment, pourrait faire penser à du fantastique, d'autant qu'il se déroule aux USA au milieu du XIXe siècle, temps et lieux qu'on a peu l'habitude de voir explorer en Fantasy. L'idée d'utiliser le riche corpus mythologique des peuples nord et méso-américains est originale. Cependant, si cela procure un agréable effet de nouveauté, cela rend un peu difficile au lecteur peu familier de ces cultures de se retrouver dans l'histoire, les personnages et leurs allégeances ou alliances. Ce bémol posé, l'histoire est bien construite, les personnages intéressants, et ce roman très dépaysant se lit fort bien. Un auteur à suivre, donc, dont on espère voir traduits sans trop tarder les oeuvres parues après ce premier roman.