Basilisk (Tome 1)
		Yamada, Fûtarô & Segawa, Masaki Edition : Kurokawa 2006, 202 pages ISBN : 2-351-42112-4 7,90 €

En 1614, le Shogun Ieyasu Tokugawa assiste avec d'autres responsables à une représentation de l'art du combat entre deux ninjas de clans différents. D'un côté celui d'Ogen Iga, du clan Tsubo d'Iga, et de l'autre celui de Danjô Kôga, du clan Manji de Kôga. Ces deux clans se vouent une haine ancestrale, mais la paix imposée par le Shogun depuis plus de dix ans les empêche de s'entretuer. Pire, les deux héritiers de leurs clans vont bientôt se marier pour célébrer cette paix, ce qui n'est pas du goût de tous. Mais le Shogun est là pour régler une affaire délicate, celle de sa succession.

Entre ses deux fils, les partisans ont fait leur choix et les tensions finiront par devenir sanglants. Seule solution possible, un duel à dix contre dix. Mais les hommes de valeurs chez les Bushis sont rares et leur perte serait un vrai gaspillage. Il choisit donc de faire appel à des Ninjas à la place. Alors les deux familles rivales, qui attendaient depuis longtemps la dissolution du pacte de non-agression, n'hésitent pas une seconde et les hostilités commencent dès le retour vers leur camps respectifs.

Fûtarô Yamada n'est pas un scénariste de manga, mais l'écrivain de la saga des Parchemins Ninjas qui narrent la vie des Ninjas à l'époque Edo. Masaki Segawa, lui, reprend à présent cette oeuvre en l'adaptant en manga. Le premier volet de cette oeuvre, c'est Basilisk ici présent. Quant à la suite, Y10M - les Parchemins de Yagyû, elle est encore en cours de parution au Japon. Cette adaptation a certains points forts et quelques handicaps.

D'abord, le scénario montre un certain réalisme dans les motivations de tout à chacun. Les ninjas, qui ne sont pas considérés comme des guerriers à part entière, sont utilisés comme bouche-trous ce qui arrange les adeptes du Bushido. Côté point faible cette fois, je ne comprends pas pourquoi le dessinateur a choisi de caricaturer les personnages et particulièrement les ninjas sous des formes limites bestiales. C'est d'autant plus dommage que la qualité générale des graphismes est bonne, en particulier les arrières-plans.

Loin de Naruto du point de vue de la toile de fond, mais assez proche sur les capacités des légendaires hommes en noir. Et bien que j'aurais préféré une oeuvre plus réaliste telle Vagabond, le tout reste un divertissement de bonne facture. A découvrir donc pour les amateurs du Moyen-Âge nippon.