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La Cité de Perle (Les Guerres wesshar - Tome 1) |
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Traviss, Karen Edition : Bragelonne, Collection : Bragelonne SF
2006, 352 pages
ISBN : 2-35294-001-X
20 € |
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Shan Frankland, superintendante de la division d'Enquêtes de l'Union fédérale européenne pour le compte d'Environmental Hazard Enforcement, s'apprête à prendre une retraite bien méritée lorsqu'elle accepte de partir pour l'étoile Cavanagh, où une mission avait été envoyée il y a bien longtemps. Ayant accéder à la demande de la ministre des Affaires étrangères d'effectuer ce voyage sous Briefing refoulé, elle n'a aucune idée du but de son périple car celui-ci ne lui sera dévoilé qu'au fur et à mesure de sa progression et de sa prise de contact avec les autochtones. Parvenue sur Cavanagh en compagnie de scientifiques et de Royal Marines, elle va se trouver confrontée à Aras, un extraterrestre, gardien de la planète ainsi que de la colonie de Constantine et chargé de la protection de l'écosystème local, ne reculant devant rien ni personne afin de mener à bien son rôle de surveillant. Ce roman de science-fiction met en scène Shan Frankland, policière autoritaire, avec une musculature et une force remarquables, plutôt grande et portant un regard totalement désabusé sur ses congénères et l'avenir du monde, elle a tout vu et est revenue de tout. C'est un personnage assez dur, solide qui a des convictions très tranchées notamment en ce qui concerne les nouvelles technologies et qui n'hésite pas à utiliser ses poings ou son arme si nécessaire. Le deuxième personnage principal de cette histoire est Aras Sar Iussan, extraterrestre impressionnant par la taille et la présence physique. Il fait montre des caractéristiques morales de son peuple à savoir : défense de l'environnement, respect de toute forme de vie qu'elle soit animale, minérale ou végétale, un franc-parler un peu brutal et une élimination sans discussion de tout être ne se pliant pas aux règles en vigueur sur la planète ou dont l'attitude risque d'entraîner un déséquilibre écologique. Il est atteint d'une bactérie qui le rend invulnérable. On croise également Josh Garrod, porte-parole de la colonie humaine de Cavanagh, ami d'Aras mais aussi représentant de la communauté religieuse. Enfin, il y a Lindsay Neville, capitaine de frégate qui a la mauvaise surprise de découvrir qu'elle n'est pas maître à bord, qu'elle est en fait reléguée au rang de second de Shan. C'est une personne qui aime tout prévoir, tout contrôler et qui déteste être prise au dépourvu. S'il paraît ridicule de parler de littérature masculine ou féminine, ce roman porte indéniablement la marque d'une femme, ne serait-ce que dans certaines remarques ou réflexions, comme la nouvelle d'une grossesse et le cheminement intérieur qui en découle ou bien encore l'inquiétude légitime de savoir si on n'a pas manqué de respect à son hôte en utilisant son lavabo en guise de toilettes. Par ailleurs, les personnages féminins sont forts, qu'ils s'agissent de Shan ou de Lindsay pour ne citer que les plus importantes et les wess'har sont une société matriarcale. On peut voir dans ce roman une flagrante référence au mythe de la belle et de la bête même si le concept est largement revisité : la belle a l'âge de prendre sa retraite terrienne, elle n'est pas spécialement séduisante et aussi réfrigérante qu'un iceberg. Cependant, sa seule présence suffit à imposer le silence et discuter ses ordres est un signe de fin de vie précoce. La bête ou ici l'extraterrestre a un physique félin voire léonin mais se surprend à être quelque peu faible face à Shan qui est la seule à oser le toucher sans hésitation. Ce roman raconte surtout la rencontre de deux solitudes, deux étrangers parmi leurs congénères : Aras qui, à cause du temps passé dans la colonie humaine et de ses modifications physiques dues à la bactérie n'est plus tout à fait wess'har et Shan qui ne se sent plus complètement à sa place au milieu de la race humaine, de son égoïsme et montre un véritable rejet de son attitude vis-à-vis des autres formes de vie. Ce livre est avant tout un plaidoyer pour le respect : de la vie, des autres, des différences et aussi de l'environnement. Il est bien écrit, dénote une longue observation du comportement des hommes, entraînant des remarques fines et pertinentes. Pour conclure sur un mauvais jeu de mot cette Cité de Perle est une vraie perle.
Ecrite par , le 13 Novembre 2006 à 10:11 dans la rubrique .
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