Les petites fraises (Tome 1)
		Mashimaro, Ichigo Edition : Kurokawa 2006, 240 pages ISBN : 2-351-42089-6 6,90 €

"Soyons vigilant face à la consommation de tabac car elle pourrait être nuisible pour la santé". C'est par cette formule tirée des campagnes de prévention du tabagisme au Japon que s'ouvre la couverture de ce manga. On admirera l'euphémisme ! Les petites fraises nous arrivent avec un parfum de polémique... Alors, faut-il être vigilant face à la lecture de ce manga car il pourrait être nuisible ?

Depuis l'arrivée du "parfum de fraise" (traduction littérale du titre original) en version française, la grande question est de savoir si oui ou non, ce manga est pédophile. Rien de moins ! En effet, la première publication au Japon a eu lieu dans un magazine érotique à destination des jeunes hommes. Et comme l'histoire met en scène des petites filles entre 10 et 16 ans, la conclusion s'impose, comme on dit. Roh, mais quand même, en France, on n'oserait pas... non ? Et voilà comment des conversations sans fin prennent naissance. Toujours curieuse, j'ai testé pour vous Les petites fraises et leur doux parfum de scandale...

Je vais en décevoir beaucoup, mais il n'y a pas de quoi fouetter trois pattes à un canard avec une endive. On voit des petites filles dans leur vie de tous les jours. Certes, je suppose que ça excite les personnes déjà pédophiles, mais bon celles-là, un épisode de L'instit' leur ferait le même effet, je pense. Pour les personnes normales, rien à signaler. Si on pousse la perversité à vouloir voir le mal partout, effectivement, il y a une scène de chatouilles qui pourrait passer pour une scène aux relents lesbiens. Et on voit la culotte d'une des petites filles. Il parait que c'est hautement érotique au Japon, les culottes.

Donc... peut-être que c'est un manga destiné aux pédophiles, mais ce n'est pas un manga pédophile (aucune scène sexuelle, aucun adulte). Ce sont simplement des petites filles, entre elles. En résumé, je ne pense pas que qui que ce soit qui n'est pas au courant de la polémique puisse voir quoi que ce soit d'érotique là-dedans.

En revanche, l'amateur de manga verra l'absence de scénario de cette succession de sceynettes pas très intéressantes, ainsi que la nette progression de l'auteur : deux ans séparent les dessins du début et ceux de la fin. La maitrise scénaristique s'améliore également, sans parvenir à rattrapper la relative médiocrité de l'ensemble, mais en laissant espérer que la suite sera plus inventive.