La Veillée de Newton
		MacLeod, Ken Edition : Bragelonne 2006, 367 pages ISBN : 2-915549-93-1 20 €

Lorsque Lucinda Carlyle débarque sur Eurydice, elle comprend tout de suite que quelque chose ne va pas : la machine-diamant qui les a amenée, elle et son équipe, sur cette planète isolée ne ressemble pas à celles que sa famille connaît. En fait, elle ressemble plutôt aux terribles machines de guerre qui, plusieurs siècles plus tôt, ont failli exterminer l'humanité.

Mais Lucinda nest pas n'importe qui. Loin d'être une simple touriste, elle est en mission, pour le compte de sa propre famille, les puissants Carlyle, « possesseurs » et inventeurs d'un réseau de portails permettant de relier les mondes et les planètes. Ce réseau avait été la clef de la survie des hommes lorsque, au XXIème siècle, les machines et les IA militaires que la civilisation terrienne avait conçue s'étaient rebellées et avaient attaqué les hommes, forçant les survivants à fuir par les machines-portails sous d'autres ciels. Depuis, les machines de guerre ont disparu, mystérieusement évaporées dans le temps ou l'espace ?

Mais sur Eurydice, où Lucinda découvre des survivants terriens regroupés en une nouvelle civilisation, elle s'aperçoit que les agissements de sa famille, qui ne cesse de coloniser les mondes au travers du réseau, ont commencé à réveiller les machines de guerre disséminées dans l'espace.
Et Eurydice, planète quasi-jumelle de la Terre, porte les traces d'une guerre ancienne, tout comme les vestiges d'une civilisation extraterrestre. Aidée par le clone ressuscité par la technologie terrienne d'un ancien militaire héros des guerres IA, Lucinda va errer de monde en monde, d'intrigue en intrigue afin de démêler le réseau de pièges et de malversations qu'a tendu sa famille pour protéger ses intérêts. Mais elle n'est pas seule en quête de quelque chose, et ses voyages vont peu à peu intriguer, puis impliquer d'autres personnes, d'autres colonies terriennes...

Il n'est pas facile d'entrer dans ce roman. Un début trépidant mais un peu embrouillé, des personnages au début difficiles à mémoriser, des civilisations très proches mais pas assez pour s'y identifier, les premiers chapitres peuvent sembler rebutants, voire décourager le lecteur.
Pourtant, au fil des mots et des mondes, on se laisse gagner par cette fable de science-fiction mêlée décologisme qui traite, par le biais d'une menace pluri-planétaire, des dangers de la technologie, des différences culturelles et du décalage individuel.
Un roman, donc, à découvrir au calme, en prenant son temps, et sans se décourager !