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Les vents de la colère (Tome 1) |
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Yamagami, Tatsuhiko Edition : Delcourt, Collection : Fumetsu
2006, 283 pages
ISBN : 2-7560-0367-0
8,50 € |
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Un professeur et trois de ses élèves se rendent sur l'île Déjima afin d'assister à une cérémonie rituelle annuelle. Or de nombreux danseurs sont difformes : l'île Déjima a été créée artificiellement par les autorités japonaises pour regrouper les victimes d'une grave catastrophe sanitaire nommée "Maladie de Moïké". Même trente deux ans après, ce phénomène est resté inexpliqué. Appréhendé par les forces spéciales de la police, le professeur confirme le bien fondé de son enseignement mais est contraint à la démission. Dans la campagne non loin de Tokyo, un jeune homme, Mitsutaka Rokkôji, rentre de l'académie militaire. Fils aîné d'une famille traditionnellement patriote et officiers, ses parents sont très fiers de son admission à l'académie militaire en tant qu'aspirant... Ce n'est pas le cas du cadet, Gen, réfractère à tout ce qui concerne l'autorité ou les arts martiaux, même s'il y excelle, au grand étonnement de son grand-frère. Ces deux-là sont vraiment des frères que tout oppose ou presque, quand on excepte l'amitié qui les unit. L'aîné est respectueux des traditions et de l'autorité parentale, il sui aussi fort aveuglément la doctrine gouvernementale sans se poser de question. Gen, quant à lui, est ouvert aux discussions (limite girouette parfois, mais c'est la loi du personnage en quête initiatique). Sur un fond de politique internationale influençant le Japon de la fin des années 60, Tatsuhiko Yamagami réalise avec Les vents de la colère un manga fort accusateur sur un large fond de réalités comme Delcourt l'explique grâce à l'intervention en dernières pages de Patrick Chesnet , un journaliste spécialiste des questions asiatiques. L'éditeur conseille en effet la lecture de cet article au préalable pour mieux comprendre les non-dits de ce manga politique, et force est de constater que pour nous, occidentaux, nous étions loin de nous douter de l'impact de la puissance américaine sur les vaincus de la deuxième guerre mondiale. L'auteur en a d'ailleurs fait les frais, contraint par la suite à livrer une oeuvre humoristique touchant l'absurde. Côté graphisme, on retrouve le style de dessin tout en rondeur cher à Osamu Tekuza, à mi-chemin entre de la caricature et des coupes de cheveux que ne dénierait pas Leiji Matsumoto, créateur de Captain Harlock (Albator). En deux volumes seulement, mais de taille, Les vents de la colère est une oeuvre visionnaire, aussi aimée que contestée, mais dont la justesse de l'analyse fait que certains faits narrés dans le récit se sont retrouvés devenir réalité quelques années plus tard. Je ne peux m'empêcher de penser à Mezières qui a presque anticipé la catastrophe de Tchernobyl dans le premier volume de sa série Valérian, Agent Spatio-temporel, et ce en le datant en 1986 comme ce qui s'est passé dans la réalité. Pour conclure, je dirai simplement que ce manga est une oeuvre à part dans l'univers de la bande dessinée japonaise, et qu'elle a une place de choix dans une mangathèque de qualité.
Ecrite par , le 20 Octobre 2006 à 09:10 dans la rubrique .
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