Kimi Wa Pet (Tome 6)
		Ogawa, Yayoi Edition : Kurokawa 2006, 174 pages ISBN : 2-351-42063-2 6,50 €

En vérité, chroniquer une série manga comme Kimi Wa Pet est plutôt une tâche ardue. Comme bien des séries « fleurs bleues », Kimi Wa Pet pourrait fort bien se résumer à ses différentes scènes sentiment-à-l'eau bobos. Je pourrais donc vous raconter comment Sumiré vit son quotidien, depuis le départ du beau ténébreux pour Hong Kong. Ou bien m'attarder sur le côté mâle protecteur innavoué de Momo, qui en dépit de son apparente désinvolture se comporte comme un véritable ange gardien. Kimi Wa Pet me cause beauoup de soucis, vous l'aurez compris : comment peut-on devenir accro à un manga, quand la catégorie à laquelle il appartient agit habituellement sur vous comme un parfait répulsif ? Certainement pas à cause des rebondissements qui agitent le quotidien des personnages ? Ni en raison de l'univers où ils évoluent, particulièrement gnagnan en définitive (l'univers des quotidiens féminins).

A la différence de pas mal de ses concurrents, Kimi Wa Pet propose des personnages à la psyché relativement hermétique. Ceux-ci dévoilent rarement leur manière de penser ou leurs sentiments. Pour les comprendre, il faut plutôt passer sur ce que leurs proches disent d'eux, par la manière dont les autres les jugent. C'est un procédé assez intéressant, qui permet peut-être de tisser des liens affectifs entre les personnages et le lecteur, parce qu'ils sont tous deux dans la même tâche d'interprète. Que ce soit pour le lecteur ou pour les personnages, les événements qui adviennent sont avant tout prétexte à décodage.

Cela dit, le récit de ce sixième volume possède quand même quelque chose de plutôt particulier : pour la deuxième fois depuis le début du manga, nous suivons Sumiré dans un de ses reportages. Cette fois-ci, les choses dénotent particulièrement, puisqu'il s'agit d'aller enquêter sur de mystérieuses sirènes soit-disant aperçues dans un lac isolé. Kimi Wa Pet se rapproche donc du récit fantastique, et cela non sans surprendre. Dans un manga où tout est centré sur la banalité et le quotidien, introduire un élément ayant rapport à la mythologie passe très clairement pour une incongruité. Un épisode assez surprenant, qui pourra apparaître à certains comme décalé.

Courez chez votre libraire, c'est le meilleur conseil que je puis vous donner.