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La foire aux immortels (Trilogie Nikopol - Tome 1)

 
  Bilal, Enki
Edition : Casterman 2005, 64 pages ISBN : 2-203-35327-9 13,90
 

Bilal, ça devient difficile à présenter... Immortel, le film, aura fini de le faire connaître, je pense, à ceux qui l'ignoraient encore. Cependant, il ne semble pas absurde, afin d'en estimer tout le labeur, d'en revenir à ses débuts, en particulier à l'oeuvre, première de la trilogie Nikopol et charnière, en germe d'un univers massif, mine incommensurable, d'un film magistral : La foire aux immortels.

Avec le film, les relations sont en effet nombreuses. A la première page, on y découvre un Paris glauque, au sein duquel sévit un fascisme de longue haleine ; la guerre froide (l'album paraît en 1980) a perduré : nous sommes en 2023, celle-ci constitue toujours la trame bipolaire du monde. Cest la veille des élections et le dictateur en place semble sur le point de prolonger haut la main son mandat ; mais Paris s'apprête à connaître des bouleversements majeurs, lorsqu'un étrange vaisseau pyramidal empli d'anciens dieux égyptiens vient à stationner au dessus de son sol, lorsqu'un objet volant non identifié parachute dans les airs une capsule d'hibernation contenant un homme : Nikopol ; par la suite nous retrouverons, le dieu dissident, Horus. Ainsi la pair, que l'on suivra tout du long de la trilogie, n'aura de cesse en cet album qu'elle n'ait accéder au pouvoir, qui par conviction, qui par intérêt.

De prime abord, on peut avoir le sentiment d'entrer dans un scénario simple, voire facile. Seulement, rapidement, les personnages affluent, où bien prennent le premier plan, qui ne tardent pas à intriquer ce canevas : le fils de Nikopol, quasiment son double, l'acolyte à Choublanc, le robot parti, dans le même temps que Nikopol, avec la même capsule... Finalement, c'est une machiavélique intrigue, chargée de rebondissements, qui nous est fournie. On pourra regretter la facilité de certaines péripéties, et l'on se demandera que vont se mêler les dieux d'humains, alors qu'ils ont tout pouvoir, par exemple ; au demeurant, cela ne fait-il pas appel aux anciennes mythologies, et ne fait-il pas que raviver les questions séculaires, déjà longuement débattues ? Là l'un des mérites principaux de Bilal, adjoindre à un genre souvent considéré, à tort, comme puéril ou badin, un fond cérébral relativement puissant.

Côté scénario toujours, encore sur les regrets, il est à déplorer parfois la longueur des dialogues, une BD probablement trop textuelle, comme ces pages d'articles qui peuvent ajouter certes au réalisme, mais s'avèrent rébarbatives plus qu'autre chose. En réalité, cet album aurait sûrement gagné à se voir développé sur d'autres tomes ; car ici, celui-ci se clôt sur lui-même, sans vraiment nécessiter de suite, délaissant à peine approfondi, ou superficiellement exploité nombres d'éléments, qui semblent au final avortés. Face aux deux autres albums, il peut faire figure indépendante, esseulée, expérimentale surtout, plus qu'un indispensable maillon.

Car enfin, si Bilal se trouve être insuffisant dans sa structure narrative ou scénaristique, ce dernier pose en revanche, et brillamment, l'univers, l'atmosphère, de ce qui conférera leur cachet aux deux prochains tomes, à son oeuvre, singulièrement. Ceci, par un dessin précis, détaillé, un monde post-moderne et décadent, relevant davantage du kitsch que de la science-fiction, d'une ligne esthétique plus que rationnelle une véritable délectation...

En conclusion, on verra dans cet album un coup d'essai, un stade encore expérimental pourrait-on dire, lequel, s'il était nécessaire à la suite, nous adoptons volontiers. Car si d'ores et déjà, il émane un certain influx de l'atmosphère, porter les points encore imparfaits à leur épanouissement, promet des heures de fabuleuse lectures...

Ecrite par Fulgore, le 02 Octobre 2006 à 10:10 dans la rubrique BD .
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