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Jouez Violons |
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McBain, Ed Edition : Presses de la Cité, Collection : Sang d'encre
2006, 276 pages
ISBN : 2-258-07083-X
19 € |
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Un violoniste aveugle est retrouvé mort, abattu de deux balles dans la figure devant la boîte pour laquelle il travaillait. Quelques jours plus tard, une représentante en cosmétiques, en soin pour les ongles plus précisément, est retrouvée morte à son domicile alors qu'elle se préparait une omelette, elle aussi avec deux balles logées dans le visage et provenant de la même arme que pour Max Sobolov le musicien. La piste de la drogue est privilégiée car La Paglia, patron du Ninotchka et accessoirement employeur de Max, a été condamné pour trafic de drogue et que Alicia Hendricks, la femme à l'omelette, avait touché à différentes substances durant sa tumultueuse jeunesse. Cependant, cette théorie perd de son attrait lorsque la troisième victime s'avère être un vénérable professeur de faculté et la quatrième un homme d'église. Le seul point commun demeurant dans cette affaire restant l'âge des personnes abattues car elles ne sont plus de prime jeunesse. Une enquête qui s'avère délicate et complexe pour Carella et ses comparses du 87e District. Jouez Violons est le cinquante-sixième et ultime volet des enquêtes du 87e District. On retrouve ainsi tous les protagonistes de ce célèbre commissariat et notamment Carella, qui va se heurter au problème de la consommation de drogue au sein de sa famille, mais aussi Bert Kling, qui va essayer de sauver son couple et reconquérir la femme qu'il aime, Oliver Weeks qui est sur le point d'entamer une histoire sentimentale avec Patricia Gomez et Cotton Hawes qui tombe sous le charme de Paula Wellington alors qu'il doit l'interroger dans le cadre des interrogatoires menés dans le voisinage d'une des victimes. Les habitués trouveront là une enquête intéressante menée tambour battant, sur un rythme rapide et dans un style lapidaire. Ed McBain alterne ingénieusement les scènes de crime, la mise à jour progressive des éléments permettant de remonter la piste du meurtrier, les affaires de cur et de famille des personnages ainsi que les actes et réflexions du tueur, parfois de façon un peu brutale comme dans une conversation qui passe du coq à l'âne c'est-à-dire sans signe avant-coureur. On voit se dessiner progressivement l'identité du meurtrier ainsi que ses motivations et on assiste à une dissémination ingénieuse des indices. C'est le genre de roman qu'on dévore d'une traite, facile à lire et dont on a du mal à se défaire avant l'épilogue. Si l'on ajoute à cette recette imparable des personnages attachants dont on a envie de suivre les amours naissantes, les déceptions sentimentales et la vie de famille, on obtient un livre diablement efficace, écrit dans un style familier et qui laisse la part belle aux dialogues façon ping-pong ou interrogatoire de police. Il est aussi très intéressant de voir se matérialiser la personnalité de l'assassin au fil des lignes qui lui sont consacrées, de la découvrir petit-à-petit, ce qui revient à tisser un lien entre lui et le lecteur car celui-ci entre dans sa vie et suit ses émotions, son évolution même si, au final, cet homme s'avère un peu pathétique. On aurait presque pitié de lui. Cet ultime volet des aventures du 87e District, se déroulant toujours dans la ville imaginaire d'Isola, dont d'aucuns diront qu'elle est un reflet de la ville de New-York, est donc une bonne mouture, dominée par un maître-mot : action. Ce roman serait, certainement, très cinématographique car l'écriture est très visuelle et le lecteur n'a aucun mal à se représenter les scènes ou les personnages.
Ecrite par , le 18 Septembre 2006 à 14:09 dans la rubrique .
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